John Kerry a précisé que les USA avaient «suspendu» leurs opérations diplomatiques en Libye, mais ne fermaient pas pour autant leur ambassade, s'adressant à des journalistes à Paris à l'issue d'une réunion sur la situation à Ghaza. Les Etats-Unis, qui ont évacué hier tout leur personnel diplomatique de leur ambassade en Libye dans un contexte de violents affrontements à Tripoli ont agi en raison d'un «risque réel» pour leurs agents, a déclaré hier le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Celui-ci a précisé que les Etats-Unis avaient «suspendu» leurs opérations diplomatiques en Libye, mais ne fermaient pas pour autant leur ambassade, s'adressant à des journalistes à Paris à l'issue d'une réunion internationale sur la situation à Ghaza. L'ambassade fonctionnait déjà avec un personnel réduit, mais Washington a décidé d'évacuer l'équipe restante sur place, qui s'est rendue par la route en Tunisie pour se mettre en sécurité, quelques heures après que le gouvernement libyen a mis en garde contre «l'effondrement de l'Etat» alors que les combats font toujours rage entre milices rivales à Tripoli. «En raison des violences actuelles résultant des affrontements entre milices libyennes dans le voisinage immédiat de l'ambassade des Etats-Unis à Tripoli, nous avons temporairement relocalisé tout notre personnel hors de Libye», a indiqué la porte-parole adjointe du département d'Etat Marie Harf dans un communiqué. «Nous sommes engagés à soutenir le peuple libyen dans cette période difficile et nous étudions actuellement les options pour un retour permanent à Tripoli dès que la sécurité sur le terrain aura été rétablie», a-t-elle ajouté. Mme Harf a précisé qu'en attendant, «le personnel (diplomatique) travaillera depuis Washington et d'autres endroits dans la région». Le département d'Etat a également diffusé un nouvel avertissement de voyage, recommandant aux citoyens américains de ne pas se rendre en Libye et pressant tous ses ressortissants sur place de «quitter immédiatement» le pays. Vendredi, le gouvernement par intérim a appelé de nouveau à l'arrêt des combats entre milices rivales, mettant en garde contre un «effondrement de l'Etat». Le gouvernement a rappelé que le Premier ministre Abdallah al-Theni avait été empêché jeudi par une milice de prendre l'avion à l'aéroport militaire de Miitiga, à côté de Tripoli. L'aéroport international de Tripoli est en effet fermé depuis le 13 juillet, début des combats qui ont fait au moins 47 morts et 120 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé. «Malheureusement, nous avons dû prendre cette décision parce que l'emplacement de notre ambassade est très proche des combats intenses et des violences en cours entre factions armées libyennes», a insisté Mme Harf. Selon elle, le personnel est arrivé en Tunisie tôt hier et il «continuera à voyager à partir de là». «Nous sommes reconnaissants au gouvernement tunisien pour sa coopération et son soutien», a-t-elle dit. Les Etats-Unis redoublent de prudence depuis l'attaque meurtrière contre la mission diplomatique américaine de Benghazi en Libye en 2012, qui avait coûté la vie à l'ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres agents américains.