On apprend que des représentants du parti dissous ont décliné l'invitation de Bouguerra Soltani. Le Mouvement de la société pour la paix a invité des terroristes repentis et des membres de l'organisation des frères musulmans d'Egypte et de la Jordanie au colloque international sur Mahfoud Nahnah, qui s'ouvre aujourd'hui à l'hôtel El Riadh à Sidi Fredj. Organisé sous le thème «La réconciliation nationale, une vision stratégique», cette rencontre vient célébrer le premier anniversaire de la mort du père spirituel du parti. «Le colloque verra la participation de toutes les parties concernées de prés ou de loin par la réconciliation nationale», nous dira une source proche du parti, laquelle ajoute à cette liste, le nom du chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia et le chef de la diplomatie algérienne M.Abdelaziz Belkhadem, respectivement président du RND et chef de file du mouvement de redressement du FLN. En d'autres termes, l'alliance sera présente en force dans cette rencontre. Selon les observateurs avérés, le MSP mise beaucoup sur cette rencontre qui prend les allures d'une démarche politiquement très calculée. Le parti, après sa longue traversée du désert, espère revenir en force sur la scène politique. Ce qui explique le choix des invités, triés sur le volet, pour parler de la personne de cheikh Nahnah, mais surtout de la réconciliation nationale. Une réconciliation dont la mise en oeuvre semble buter sur une divergence non déclarée entre les membres de l'alliance stratégique. L'association de repentis et des Frères musulmans témoigne de la volonté de la formation de Bouguerra Soltani, d'orienter exclusivement le débat sur la réconciliation autour de l'aspect sécuritaire. Une démarche rejetée par le président Bouteflika, qui a proposé dans le programme présidentiel, une vision plus globale de la chose, regroupant divers volets tels que l'économie, la politique et le social. Par ailleurs, l'on apprend que des représentants de l'ex-FIS ont décliné l'invitation de Bouguerra Soltani. «C'est une rencontre qui ne nous concerne pas» a révélé à L'Expression une source proche du parti dissous. Pour notre interlocuteur, la réconciliation nationale demeure au stade de slogans et exige plus de clarté de la part des pouvoirs politiques autour de cette question. Le MSP aura donc perdu le défi de réunir «toutes les parties concernées par la réconciliation». Quelques jours auparavant, le chef du parti avait ignoré l'existence de contacts avec les membres du parti dissous. Il s'est montré très peu prolixe sur une question suggérant le retour de l'ex-FIS sur la scène politique. La rencontre d'aujourd'hui n'est pas en infraction à l'article 97.09 de la loi sur les partis qui interdit d'utiliser la religion à des fins politiques.