C'est par un autre colloque international dont la cérémonie d'ouverture a réuni hier à Alger des représentants de partis politiques, du corps diplomatique, des deux chambres du Parlement et des invités étrangers, que le Mouvement pour la société et la paix (MSP) a choisi de commémorer le 6ème anniversaire de la disparition de son précédent leader, cheikh Mahfoud Nahnah. Son successeur, Bouguerra Soltani, fera un long discours pour resituer le concept de «citoyenneté» dans ses différents contextes. Il saisira cette opportunité pour parler de certains Algériens que ne lient à leur patrie que le nom, ou pis, ceux qui se considèrent «au-dessus du pays et de la loi et qui ont des immunités effrayantes et des réseaux internationaux sans frontières». Il abordera ensuite la place de choix consacrée par le parti à la femme, considérée comme égale de l'homme et dont l'émancipation va de pair avec son évolution, voire avec celle de toute la société. Le représentant de la daawa des Frères musulmans d'Egypte, Ouajdi Ghounaime, chantera les vertus modérées de ce mouvement dont le défunt Nahnah s'est fortement inspiré. «Les hommes partent et ne restent que la voie qu'ils ont tracée», dira, de son côté, Djamel Aïssa, le représentant du mouvement Hamas de Palestine. Ce dernier fera remarquer qu'une année après le décès de cheikh Nahnah, survient celui de cheikh Yacine : «Le destin a voulu que les deux hommes ne se rencontrent pas mais non les deux peuples, algérien et palestinien, à travers la solidarité du premier pour les endurances de l'autre. Nous aurions souhaité partager nos frontières avec l'Algérie. Nous aimons l'Algérie pour son nationalisme, son arabité, son islam et la sincérité de ses hommes. Nous n'oublierons jamais l'Algérie qui a décidé de soutenir la Palestine dhalima aou madhlouma [ayant tort ou raison, ndlr]». Et d'affirmer que l'actuel dirigeant du MSP est «le digne héritier» de son prédécesseur. Représentant le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Mohamed Tahar Bouzeghoub, fera remarquer qu'Ahmed Ouyahia a souvent fait état, lors des réunions avec les cadres du parti, des qualités du défunt, notamment son attachement au pays et sa détermination à le défendre en toutes circonstances. Le président du parti Nahda, Fateh Rebai, saluera «l'homme qui connaissait le sens de la citoyenneté, qui maîtrisait la religion et qui combattait au nom de Dieu». Et de soutenir que la formation politique qu'il dirigeait appartient non seulement aux Algériens mais à tous les Arabes, voire à l'ensemble des musulmans. «Dieu sait combien de fois il a fait l'objet d'ingratitude de la part des siens [Algériens, ndlr], mais il est toujours resté profondément attaché à son pays», continuera-t-il avant de rappeler la place de choix que le défunt avait réservée à la femme dans le programme du MSP. Sur ce point précis, la responsable des affaires féminines au sein du parti, Fatma Saïdi, lui succédera à la tribune pour confirmer ses dires et relever la «grandeur» du personnage qui, dira-t-elle, a marqué son temps comme d'autres héros de l'Algérie ont marqué le leur, en citant El Mokrani, l'Emir Abdelkader, cheikh El Haddad, les martyrs de la révolution... M. C.