Quelques heures après l'explosion d'hier, la situation au niveau de la rue Hassiba Ben Bouali semblait tout à fait normale. La puissance de la déflagration a provoqué un choc, autant à l'intérieur de la centrale qu'à l'extérieur. En effet, les témoignages recueillis auprès d'un agent de Sonelgaz blessé dans l'explosion et des citoyens des alentours, même s'ils n'apportent pas d'informations précises sur l'incident en lui-même, concordent sur un point, celui de la force de l'explosion qui a provoqué un léger mouvement de panique dans le quartier. Parmi les blessés admis à l'hôpital, l'on a pu approcher, Z.Brahim, 29 ans, agent de la Société de prévention et d'action de sécurité (Spas). Chargé de la sécurité de la centrale électrique, il affirme qu'au moment de la déflagration, il était à son poste. Blessé alors qu'il tentait de sortir de son bureau, Brahim avoue que la forte explosion l'a sérieusement désarçonné. «Au moment de l'explosion je me trouvais à mon poste de travail. Dans un mouvement de panique, j'ai dû heurter un objet dans le noir. Blessé, je suis resté sur place jusqu'à l'arrivée des éléments de la Protection civile qui m'ont, par la suite, évacué au bloc des urgences de l'hôpital Mustapha.» Brahim est la seule victime à avoir été gardée en observation au CHU Mustapha. Notre interlocuteur se dit d'abord soulagé de constater que l'explosion n'a provoqué aucune perte humaine. Cela dit, quelques heures après l'explosion, hormis le cratère sur le trottoir et l'ouverture dans le mur d'enceinte de la centrale, la situation, au niveau de la rue Hassiba Ben Bouali semblait, hier tout à fait normale. Cependant, les riverains qui vaquaient à leurs occupations, n'en semblaient pas moins encore sous le choc de l'incident d'avant-hier. Des habitants de l'immeuble 198, rue Hassiba Ben Bouali, situé en face de la centrale électrique avaient, en premier lieu, pensé à un séisme tellement leur immeuble avait vibré. «Nous étions, moi et les membres de ma famille, devant la télévision. Au moment de l'explosion, c'est tout le bâtiment qui a vibré. Nous nous sommes précipités dans la rue, à l'instar des autres voisins, comme ce fut le cas durant le séisme», confie, à L'Expression, une vieille dame, visiblement encore sous le choc. «Une panique indescriptible a prévalu sur les lieux au moment de l'explosion de la centrale d'El Hamma. Il a fallu attendre l'arrivée des éléments de la Protection civile pour apaiser les esprits» enchaîne, pour sa part, un gérant d'une pizzeria, sise à un vingtaine de mètres du lieu de l'explosion. Il affirme, en outre, que le souffle de l'explosion a fait voler en éclats et les vitres de son local et celles de plusieurs habitations. Questionné sur les origines de l'explosion, il répondra en ces termes : «C'est tout le monde ici qui parle d'une voiture piégée, mais personne n'a pu constater de visu.» En fait, c'est ce qui ressort des réponses que nous avons recueillies sur place.