Des éléments de la police scientifique continuaient, hier encore, leurs recherches pour trouver de nouveaux indices qui pourraient les aider dans leurs conclusions qu'ils ne tarderaient pas à adresser au ministère de l'Intérieur. “La piste terroriste n'est pas à écarter. Des indices laissent perplexes les agents chargés d'effectuer des investigations tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la station électrique du Hamma. Le mur principal de l'enceinte qui s'est effondré vers l'intérieur et l'existence d'un cratère à l'extérieur et bien d'autres indices soutiennent la thèse d'un acte terroriste”, a-t-on appris hier, au lendemain de la violente explosion qui a visé la centrale électrique du Hamma. Mis à part la déclaration du ministre de l'Intérieur, la soirée même de la déflagration qui a fait quelque 15 blessés, et les explications purement “techniques” de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, et des responsables de Sonelgaz, aucune autre voix officielle n'est venue mettre fin à l'hypothèse très fort probable d'un attentat terroriste. Hier encore, des éléments de la brigade antiterroriste étaient visibles sur les lieux du drame. Le périmètre était cerné par les services de sécurité, notamment par les éléments de la police scientifique venus en force pour collecter les débris, du moins ce qui restait de la forte explosion, l'essentiel étant ramassé la nuit même de l'attentat. Mais les éléments de la police scientifique continuaient à chercher d'autres indices ou de nouveaux détails qui pourraient les aider dans leurs conclusions. Le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, avait déclaré que seule l'enquête pouvait déterminer l'origine et les circonstances exactes de l'explosion. La déclaration laisse, bien entendu, supposer qu'aucune piste n'est à écarter y compris celle d'un attentat. Le ministre de l'Intérieur a-t-il joué la prudence en évitant de se prononcer sur l'origine criminelle de l'explosion avant d'avoir sous ses yeux tous les rapports de la police scientifique ? On croit savoir que des rapports seront incessamment transmis au ministre de l'Energie et des Mines et aux services de sécurité par les responsables de la centrale et de Sonelgaz pour aider les services de sécurité à avancer dans les investigations. Cet attentat perpétré contre une installation stratégique du pays visait à faire plonger le pays dans le noir pendant de longues heures. Le pire a été évité dans la mesure où l'explosion a eu lieu tard dans la soirée à un moment où la circulation automobile sur l'avenue Hassiba-Ben-Bouali est quasiment réduite. D'ailleurs, la majorité des blessés sont des automobilistes qui étaient de passage devant la centrale au moment de l'explosion. Cet attentat intervient au moment où les forces de l'ANP ont éliminé la direction nationale du GSPC dans une opération de ratissage de grande envergure qui se poursuit actuellement dans les maquis de Béjaïa. S'agit-il alors d'une action de représailles des groupes résiduels du GSPC qui tentent de démontrer, malgré la mort de leur émir, Nabil Sahraoui, abattu par l'armée, sa puissance de nuisance ? Difficile de répondre à cette question et à bien d'autres encore liées à l'évolution de la donne sécuritaire dans le pays. Hier, un dispositif de sécurité impressionnant a été déployé dans la capitale. Des barrages de contrôle ont été installés dans tous les accès de l'autoroute d'Alger et son périphérique. Des dizaines de citoyens, la majorité des curieux, affluaient sur les lieux de l'explosion. On parlait de faille technique, d'acte terroriste par le procédé du véhicule piégé et d'acte de sabotage. Le silence des officiels continuait à alimenter la rumeur, la polémique et le suspense. Alger est-elle de nouveau la cible des groupes armés ? F. B. Selon le ministère de l'énergie L'alimentation électrique du pays ne sera pas affectée La centrale électrique du Hamma “sera remise en service rapidement et l'alimentation électrique du pays ne sera aucunement affectée”, a indiqué, hier, le ministère de l'Energie et des Mines dans un communiqué. Le ministère a indiqué que l'explosion qui a secoué la centrale électrique du Hamma, la nuit dernière, a occasionné des dégâts au niveau des organes auxiliaires d'un groupe de production d'électricité endommageant une partie du mur d'enceinte ainsi que la cloison extérieure de la centrale. Par ailleurs, le communiqué a souligné que l'explosion a occasionné des blessures à cinq agents de sécurité en poste au sein de l'unité et à quelques passants. APS.