Une odeur nauséabonde se dégage de la décharge L'inspecteur vétérinaire de wilaya, M. Idrès Imad, a confirmé l'information qui a circulé, mais pas dans les termes rapportés par la rumeur. L'information a fait le tour de la ville hier à Béjaïa.La fièvre aphteuse continue à susciter beaucoup d'inquiétude à Béjaïa. L'évolution qu'a connue la situation depuis l'apparition des premiers cas vendredi dernier, n'est pas de nature à rassurer. Hier, une information faisant état de présence dans la décharge publique de Boulimat de carcasse de bêtes décimées par cette pathologie a fait le tour de la ville, accentuant davantage la psychose, qui s'est déjà installée. Le sujet était sur toutes les lèvres. Contacté par nos soins, l'inspecteur vétérinaire de wilaya M. Idrès Imad a confirmé l'information qui a circulé mais pas dans les termes rapportés par la rumeur.«Nous n'avons jamais jeté de carcasses animalières», souligne, d'emblée, l'inspecteur vétérinaire de la wilaya, mais «uniquement les têtes, les pieds et les poumons, préalablement incinérés», a-t-il précisé. «Lorsqu'une bête est confirmée atteinte, nos services procèdent immédiatement à la séparation des poumons, de la tête et des pieds du reste de la carcasse», poursuit-il. «Ces parties sont ensuite incinérées sur place et évacuées sous le contrôle des services de la DSA vers les décharges publiques où elles sont enfouies sous terre», rassure-t-il encore, écartant tout danger de contamination. Interrogé sur le reste du corps de l'animal, l'inspecteur Idrès indiquera que «la carcasse de l'animal est gardée sous surveillance pendant 48 heures, soit jusqu'à la maturation lactique et ce n'est qu'après que nous décidons de l'incinérer comme les autres parties ou de la restituer au propriétaire». C'est le processus normal d'intervention, a-t-il conclu non sans relever le manque flagrant de moyens, notamment les incinérateurs dans les abattoirs communaux. Béjaïa n'a pas un abattoir digne de ce nom, a-t-il fait remarquer. Abordant la situation en vigueur, notre interlocuteur a fait part de 192 bêtes (dont cinq ovins et un caprin), abattus depuis l'apparition de la pathologie. La fièvre aphteuse a progressé rapidement pour toucher 22 communes, selon le dernier bilan par les services de la direction de l'agriculture, avant-hier soir. Si on juge le rythme de la progression, il y a lieu de relever la décimation de 44 animaux en 24 heures et ce, en dépit des mesures préventives prises par les autorités sanitaires, à travers notamment la fermeture des marchés de bétails, les campagnes d'information et de vaccination et l'interdiction de déplacement des animaux. Les informations qui nous parviennent, par-ci et par là, ne sont pas de bon augure. On parle de nombreux cas suspectés, présentement objet d'analyse et d'autres cas non déclarés. La progression de cette pathologie est telle que personne ne s'estime épargné. Même les consommateurs doutent. A ce titre, l'inspecteur Idrès rassure en rappelant encore une fois les mesures de contrôle prises par l'inspection. «Toute carcasse suspectée est mise en consigne jusqu'à maturation lactique», en d'autres termes, la viande n'est remise à son propriétaire qu'une fois tous les tests sont avérés négatifs». Qu'à cela ne tienne! Les consommateurs ont commencé spontanément à éviter la viande bovine et ovine. «Les gens achètent beaucoup plus le poulet que la viande», confirmait hier un boucher de Béjaïa.