Le Centre d'interprétation du costume traditionnel algérien et des pratiques populaires, ouvert en février dernier au niveau de la citadelle d'El Mechouar (Tlemcen), constitue un outil culturel pour préserver le patrimoine immatériel national et un moyen de le valoriser, a souligné sa responsable, Radia Inad Tabet. Cet espace culture, unique en son genre au niveau arabe et africain, a été créé dans la foulée du classement en 2012 par l'Unesco, de la chedda tlemcenienne, au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, suite à une proposition du gouvernement algérien et du ministère de la Culture. Le centre, situé en face du Palais royal d'El Mechouar, se distingue par son architecture raffinée, un lieu idéal pour valoriser des traditions ancestrales et préserver de l'oubli des coutumes algériennes. Les lieux ont été également conçus pour célébrer des fêtes et occasions religieuses et pour faire connaître et protéger des métiers traditionnels en voie de disparition. Cet espace culturel muséal à caractère éducatif vise également à valoriser la culture matérielle et immatérielle liée au costume algérien et à ses parures dans toutes leurs diversités et richesses, selon la même responsable qui a rappelé que son établissement a organisé plusieurs expositions et manifestations culturelles pour faire connaître certains habits traditionnels et pratiques. Ces manifestations ont débuté avec une exposition consacrée à la chedda, l'un des plus vieux costumes féminins dont la femme tlemcénienne a pu sauvegarder jalousement en le portant lors des mariages et autres occasions familiales. «La chedda symbolise un ensemble fusionnant plusieurs affluents de costumes différents», ont estimé des spécialistes du patrimoine qui ont noté que «la chedda ou le costume traditionnel de la mariée, est composée d'éléments divers comme la chechia brodée avec des fils d'or, qui est d'origine andalouse. La blousa est d'origine arabe, alors que la fouta est inspirée de la société amazighe et le caftan renvoie à la culture et civilisation ottomane». Outre cette exposition, un mariage a été organisé sur place pour mettre en exergue des coutumes et rituels de célébration d'une fête nuptiale avec ses différentes étapes, des fiançailles jusqu'au seboue (7e jour) en passant par le m'lak et le mariage proprement dit. Ces différentes étapes sont représentées par des tableaux donnant chacun une illustration parfaite de ces rites en utilisant des habits traditionnels que la mariée porte comme la chedda, le karakou et r'da. Par ailleurs, le centre a organisé, également, en collaboration avec des associations de préservation du patrimoine, une exposition sur le haïk, voile traditionnel hérité de génération en génération par la femme algérienne, comme l'a souligné une consultante culturelle du centre. Cette spécialiste qui a signalé que le haïk utilisé jadis pour se voiler et parfaire sa parure, se distingue par sa gamme très diversifiée qui s'adapte avec les occasions, comme les mariages, les visites familiales ou encore les funérailles et bien d'autres opportunités. Ce nouveau centre s'ajoute aux autres structures culturelles dont a bénéficié la ville à l'occasion de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» comme le Centre national des études andalouses relevant du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et d'histoire. Le Centre d'études andalouses a été conçu sur le modèle architectural de l'Alhambra de Grenade (Espagne). Le projet a décroché le Prix national d'architecture et d'urbanisme, en 2013, (prix du Président de la République).