Les éleveurs seront indemnisés Abdelwahab Nouri, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, s'est montré rassurant quant à la propagation de la fièvre aphteuse en marge d'une visite de travail et d'inspection, effectuée, hier, dans la wilaya de Béjaïa. «La pathologie n'a pas pris les proportions enregistrées dans d'autres pays», a-t-il déclaré, citant le cas de la Tunisie, un pays d'où est partie la l'épidémie. «Nous avons pris toutes les précautions nécessaires pour cerner l'épidémie et limiter sa propagation», a rassuré le ministre, qui a fait part de la vaccination de plus de 850.000 bovins. «La situation est maîtrisable», a-t-il rassuré, soulignant que les éleveurs seront indemnisés sans pour autant préciser si cette mesure concerne tous les éleveurs ou uniquement ceux qui ont assuré leurs cheptels. Outre l'inspection du dispositif mis en oeuvre dans le cadre de la lutte contre la fièvre aphteuse, le ministre a pris localement la mesure de la situation liée à cette maladie dans de nombreuses communes et a inspecté les infrastructures relevant du secteur. A Oued Ghir, le ministre a inspecté les sillons de blé, l'UCA a récolté cette année 54.000 quintaux de blé, une récolte plus importante que celle enregistrée l'année dernière, de l'ordre de 45 quintaux. Dans sa déclaration, le ministre a insisté sur la sauvegarde du Parc national de Gouraya qui est «un patrimoine national», a-t-il dit regrettant que de nombreux projets de développement du secteur ne soient pas concrétisés. A El Kseur, la délégation ministérielle a visité une ferme d'élevage de bovins, gérée par une coopérative féminine. Sur place, la situation liée à l'évolution de la maladie aphteuse lui a été présentée. 22 communes ont été touchées et plus de 200 bovins, dont six caprins, ont été abattus depuis vendredi dernier, date de l'apparition des trois premiers cas à Darguina et Boukhlifa. Akbou a été un autre point de visite par le ministre. A Sedouk, la fièvre aphteuse a touché pas moins de 25 cas de cheptel, sept cas à M'cisna et quatre cas à Béni Maouche depuis son apparition. Le Dr Louchni Lahcène, inspecteur, que nous avons rencontré, en pleine opération de vaccination du cheptel, dira: «les vétérinaires sont à la mode grève japonaise avec des brassards noirs.» Par ailleurs, le Dr Louchni n'a pas manqué de faire appel aux agriculteurs afin d'éviter tout mouvement de commercialisation du cheptel au niveau des marchés dans la région et d'éviter aussi la propagation de la fièvre aphteuse qui porte atteinte à l'économie du pays et aux éleveurs eux-mêmes. Malgré les précautions prises par le ministère de l'Agriculture, la maladie qui s'est déclarée à Sétif s'est propagée rapidement, atteignant jusqu'à présent 16 wilayas de l'est et du centre du pays. Pour établir un bilan chiffré concernant la propagation de la maladie et le nombre du cheptel atteint, sur 1.900.000 têtes que compte l'Algérie. Il reste aux autorités à intensifier les opérations de contrôle tout autant que la prévention et la sensibilisation des éleveurs afin de s'assurer de leur indispensable collaboration. Le ministère a appelé, en outre, les éleveurs à déclarer chaque cas afin de permettre aux services vétérinaires d'accomplir leur tâche. Une série de mesures a été ainsi prise, à l'instar de la fermeture des marchés de bétail dans plusieurs wilayas pour empêcher la propagation de la maladie notamment l'interdiction des déplacements des troupeaux sans autorisation des services vétérinaires compétents. L'éleveur bénéficie d'une indemnisation de 100% pour tout bovin atteint du virus de la fièvre aphteuse. 80% du prix réel du marché est octroyé par le ministère et 20% le sont après abattage et vente de la viande.