De Sétif, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwaheb Nouri, a annoncé, hier, la mise en œuvre par son département de deux mesures exceptionnelles portant interdiction du déplacement des animaux sans autorisation vétérinaire et la fermeture de tous les marchés à bestiaux du pays pour éviter la propagation de la fièvre aphteuse. Dans un point de presse, tenu au siège de la daïra de Bir El Arch, il a affirmé que cette maladie « dangereuse et contagieuse est préjudiciable au cheptel et à l'économie nationale ». Les premiers cas sont apparus en juillet dernier à Bourzam (Sétif), Batna, Bouira, Médéa, Bejaïa, Tizi ouzou, Constantine et Khenchela. Il s'agit de faire des efforts pour empêcher la propagation de la maladie à d'autres wilayas. Dans le plan de lutte contre cette épidémie, le ministre a exhorté la Gendarmerie nationale en poste sur la RN 5 d'intensifier le contrôle des déplacements des animaux. Plus de 400 cas d'infection de bovins par la fièvre aphteuse ont été enregistrés, ces derniers jours, dans la wilaya de Sétif, où 15.000 bovins ont été à ce jour vaccinés sur un cheptel total de 130.000 têtes. En cas de déclaration de cas infectés ou suspects, l'éleveur bénéficie d'une indemnisation de 100% pour toute vache atteinte du virus de la fièvre aphteuse, 80% du prix réel du marché est octroyé par le ministère et 20% le sont après abattage et vente de la viande. Quelque 900.000 vaccins attendus samedi prochain Le 9 août prochain, 900.000 vaccins seront réceptionnés en plus des 35.000 unités mises à la disposition des éleveurs dans les zones affectées et avoisinantes. Près de 10.000 vétérinaires sont mobilisés à faire des prospections dans les élevages pour prendre les mesures nécessaires, c'est-à-dire l'abattage immédiat des animaux affectés, la désinfection et la vaccination autour des foyers. A Bouira, 40 cas ont été enregistrés, selon les données fournies, hier, par la Direction des services agricoles, lors d'une rencontre de sensibilisation et de prévention organisée par la Chambre locale de l'agriculture. Selon le directeur des services agricoles, Rachid Morsli, des dizaines de nouveaux cas ont été recensés ces derniers jours dans plusieurs communes de la wilaya, à savoir Aïn Tork, Guerrouma (ouest), Haïzer et Chorfa (est) et Oued El Bardi (sud). Jeudi dernier, tous les marchés à bestiaux et autres points de vente avaient été fermés. A Tizi Ouzou, la panique s'est emparée des éleveurs suite à l'apparition, il y a quelques jours, des premiers cas de fièvre aphteuse, selon des informations obtenues auprès de ces derniers et des organisations qui les représentent, rencontrés au niveau de l'Institut de technologie, moyens agricoles spécialisés (ITMAS) de Boukhalfa (commune de Tizi Ouzou), rapporte l'APS. Des éleveurs ont même procédé à des abattages et à des incinérations de bêtes malades en jetant les carcasses dans des ravins. Ils ont créé ainsi de nouveaux foyers de la maladie. Pour sa part, l'inspecteur vétérinaire principal en chef, Abtout Loucif, a déclaré à l'APS que 70% du cheptel de la wilaya est vacciné de manière régulière, ce qui lui offre une couverture immunitaire contre la fièvre aphteuse. A Tlemcen, des mesures draconiennes ont été prises ces derniers temps pour faire face aux dangers de la maladie. Ainsi, les mouvements et rassemblements d'animaux ont été interdits sauf sous contrôle vétérinaire. Par ailleurs, une vaste campagne de vaccination est lancée ciblant tous les cheptels y compris ceux des nomades jusqu'à la limite de la wilaya de Naâma, selon le correspondant d'Horizons. Les cheptels en provenance de l'Est seront recensés et contrôlés par les services vétérinaires afin d'écarter tout soupçon. Plus de 600.000 animaux ont été vaccinés dans cette wilaya de l'ouest du pays.