La Kabylie a commémoré hier, dans la communion, le sixième anniversaire de l'assassinat de Matoub Lounès. En effet, ils étaient des centaines de citoyens à dépoussiérer le souvenir du rebelle à l'occasion du désormais rituel pèlerinage à Taourirt Moussa, hameau natal du poète. En l'absence de Malika, N'na Aldjia, fière, même dans la douleur, a su fédérer autour de l'immense legs de son fils, tous ceux qui ont choisi la voie forgée par le chantre de l'amazighité. Matoub est mort, mais son combat aux allures manichéennes est éternel. Ainsi outre la fondation éponyme, les délégués des archs et les étudiants, ils étaient hier, des centaines de citoyens venus de divers horizons se recueillir sur la tombe de l'auteur de Kenza. Sous un soleil de plomb et sur fond de la voix charismatique de Lounès, Taourirt Moussa, sans fard ni atours, s'est remémorée dans la dignité, le souvenir de son enfant terrible. Le recueillement a commencé dans la matinée, avec un dépôt de gerbe de fleurs sur le lieu où avait été assassiné Matoub, à Tala Bounane à mi-distance entre Tizi Ouzou et Béni-Douala. La foule attendait à Taourirt Moussa, où repose au pied d'un cerisier le rebelle. Après les procédés d'usage, c'est-à-dire minute de silence et dépôt de gerbe de fleurs, Nna Aldjia a improvisé une prise de parole pour exiger que la lumière soit faite sur l'assassinat de son fils. Pour sa part, Mouloud Chebhab, le délégué de Béni Douala, a appelé à perpétuer le combat de Matoub et surtout continuer la lutte jusqu'à l'officialisation de tamazight sans référendum. En début d'après-midi, la foule commençait à se disperser avec le sentiment du devoir de mémoire accompli à l'égard du rebelle. A signaler que les activités de la fondation continueront jusqu'à dimanche et qu'une conférence-débat autour de l'oeuvre et du parcours du poète est programmée pour la clôture de ce sixième anniversaire.