La prévention des accidents constitue une condition de performance pour les entreprises. Ce n'est pas un hasard si des budgets conséquents sont mobilisés outre-mer pour garantir la sécurité du personnel. Ce que les industries perdent en frais de soins et de prise en charge dépasse de loin ce qu'elles consomment en matière d'hygiène et de sécurité. En Algérie, l'Office de prévention du bâtiment et des travaux publics, organisme créé en 1976, joue un grand rôle dans la prévention en matière de sécurité, dans les lieux de travail. Sa représentation régionale d'Oran, de par le volume de ses interventions, a démontré l'effort que devraient en principe consentir des entreprises algériennes pour prévenir les risques d'accident du travail. A Oran, ce sont en moyenne 2470 visites qui sont effectuées, chaque année sur les lieux de travail dont 468 visites d'atelier et 619 visites de sièges de direction. Outre des enquêtes déclenchées après chaque accident pour en déterminer les causes, l'Office organise aussi, des séminaires de sensibilisation sur les risques d'accident. Il a aussi pour mission une formation à la carte, selon les besoins des entreprises, d'agents d'hygiène et de sécurité. Ses missions sont définies dans la loi 88/07 du 26 janvier 1988 relative à l'hygiène, la sécurité et la médecine du travail. Malgré la batterie de lois qui codifient ses interventions et les larges prérogatives qui lui sont accordées, les responsables de l'Office dénoncent le peu d'intérêt accordé par certains responsables d'entreprises. Un responsable de cet Office, au niveau de la représentation régionale d'Oran, révèlera que des bilans d'accidents du travail sont établis une fois tous les quatre ans. Partant de cet a priori, le dernier bilan est arrêté ainsi pour la période 1997-2001, d'où il ressort qu'il y a eu 2.474,462 accidents de travail, à l'échelle nationale, qui ont entraîné 4383 décès soit une moyenne de 1694 accidents de travail et une moyenne de 3 décès/jour au niveau national. Il a été également enregistré durant cette période 4473 cas de maladies professionnelles. Ce bilan lourd a coûté au budget de l'Etat la somme de 27,5 milliards de dinars. Pour le cas d'Oran, le bilan arrêté à 2001 fait ressortir 348 accidents de travail qui ont fait 11 décès. Il faut retenir ici, qu'il s'agit uniquement des accidents de travail qui ont été déclarés. Concernant les causes des accidents, notre interlocuteur dira que 17,3% des accidents de travail sont dus aux chutes entraînées par l'absence de moyens de protection individuelle et collective et à l'absence de politique et d'esprit de prévention. 11,4% des accidents de travail sont dus à la mauvaise organisation du travail. Par ailleurs, il existe plusieurs travaux susceptibles de provoquer des maladies professionnelles. Ces dernières peuvent être causées par des agents chimiques, physiques où par des agents animés, cela dépend à quoi est exposé le travailleur, mais dans tous les cas, le seul moyen de lutter efficacement contre ces pathologies reste la prévention, l'utilisation de moyens de protection appropriés à chaque poste de travail et bien sûr les visites médicales systématiques auprès des médecins du travail. Il a été enregistré durant cette période (1997-2001) 52,5% d'affections provoquée par le bruit (surdité), 7,8% cas de silicose, 5,8% de cas d'hépatite virale et 5,4% de tuberculose ainsi que d'autres maladies infectieuses. Il est utile de dire que malgré la bonne volonté des délégués de l'Oprebatp et les efforts considérables qu'ils déploient pour limiter les dégâts tant humains que matériels, le résultat serait meilleur, s'il y avait le concours de tous les organismes concernés, et plus particulièrement celui des chefs d'entreprise. Les travailleurs aussi sont responsables de leur propre sécurité en veillant au strict respect des normes d'hygiène et de sécurité sur les lieux de travail.