Cette loi avait été adoptée sur proposition des députés d'El Islah. «Une ordonnance de loi sera soumise pour annuler la disposition de la loi interdisant l'importation des boissons alcoolisées» a annoncé, hier, M.Nouredine Boukrouh, ministre du Commerce lors de son intervention devant les députés de la chambre basse. Cette décision fait suite aux réserves émises par l'OMC. Déjà, au début de l'année, Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances, avait eu à reconnaître que cette disposition devrait être annulée par voie de loi. «L'interdiction de l'importation des boissons alcoolisées sera levée par l'adoption d'une ordonnance ou par une loi régissant le commerce que le gouvernement devra faire voter au cours de l'année» avait-il déclaré. Cette nouvelle disposition pourrait être adoptée lors des débats du projet de loi de finances 2005 au niveau de la commission des finances de l'APN. Dès son adoption par le parlement, faut-il le rappeler, l'interdiction d'importation de boissons alcoolisées avait provoqué la réaction de l'OMC et de l'Union européenne. Pour rappel, c'étaient les députés d'El Islah, présidé par Abdallah Djaballah, qui avaient proposé de faire interdire l'importation de spiritueux par loi de finances. Soumise à débat en plein Ramadhan et sous l'effet du jeûne mais surtout par souci de ne pas être taxés de mécréants, les parlementaires avaient adopté la disposition à une majorité écrasante. Mettant à profit son intervention, le ministre du Commerce a démenti les informations rapportées par une certaine presse sous-entendant que les négociations relatives à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC ont buté sur la question du double prix du gaz pratiqué par l'Algérie (prix élevé à l'exportation et bas pour le marché intérieur) et sur celle de l'importation d'alcool. En ce qui concerne le dernier point, il ne devrait plus poser de problème du fait qu'une nouvelle loi régissant le commerce sera soumise prochainement à l'adoption. Tandis que sur le premier point, Boukrouh a répondu que «ce système est conforme aux principes de l'OMC et n'est pas discriminatoire». D'ailleurs, questionné sur les répercussions de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC sur les tarifs des produits énergétiques, M.Boukrouh avait déclaré, au cours d'un point de presse animé en marge de la 15e Foire de la production nationale, qu'«à long terme, les prix de l'essence, de l'électricité et du gaz seront amenés, certes, à être alignés sur ceux pratiqués par les pays développés» avant de préciser «mais cette éventualité ne risque pas de se produire de sitôt du fait que l'Algérie a dix années devant elle pour se mettre au diapason des exigences des pays membres de l'OMC et non producteurs de pétrole». De ce fait, ce dernier point ne peut constituer une entrave aux négociations multilatérales devant aboutir à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. Ce qui laisse les portes ouvertes pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC comme l'a souligné le ministre qui a affirmé que les négociations sont en bonne voie. D'ailleurs, un excédent de la balance commerciale nationale vient d'être enregistré au cours des cinq premiers mois de l'année 2004. Celui-ci est évalué à 4,26 milliards de dollars contre 4,67 milliards sur la même période de 2003. Les chiffres provisoires rendus publics, hier, par les douanes algériennes montrent que les exportations ont atteint 11,10 milliards de dollars, contre 10,37 au cours de la même période de l'exercice précédent, soit une hausse d'environ 7%, même si elles restent dépendantes des hydrocarbures qui représentent 96,77% des exportations globales. D'ailleurs les ventes hors hydrocarbures n'atteignent que 359 millions de dollars. Alors que les exportations de produits agroalimentaires connaissent une croissance appréciable pour se situer à 80 millions de dollars, soit une hausse de 344%. Ce qui démontre, en outre, que les projets lancés dans le cadre du Pnda et du Fnda commencent à porter leurs fruits. Les exportations hors hydrocarbures en 2003 avaient atteint 700 millions de dollars. En contrepartie, les, importations ont connu une évolution de plus de 20% (6,83 milliards de dollars, contre 5,69 milliards). Les principaux produits importés sont les biens alimentaires (1,22 milliard de dollars, soit 17,93% des importations, représentant une hausse de 12,89%). Les biens d'équipement industriels sont également en progression avec une hausse de 17,55% pour atteindre 2,14 milliards de dollars (31% des importations). Cette tendance à la hausse des importations s'explique principalement par les effets du plan de relance économique initié par le chef de l'Etat, la croissance du secteur de l'énergie et les investissements privés.