Les chasseurs bombardiers de l'armée syrienne ont frappé hier pour le deuxième jour consécutif des positions des jihadistes de l'Etat islamique (EI) dans leur bastion de la province de Raqqa, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). Dimanche, 31 djihadistes et huit civils avaient été tués dans 43 raids contre des positions de l'EI, soit les frappes les plus intenses du régime contre ce groupe ultra-radical qui sème la terreur en Syrie et en Irak où il contrôle plusieurs régions. Dans la province de Raqqa (centre-nord), un des principaux bastions de l'EI en Syrie, ces appareils ont mené 14 raids tirant des missiles contre les positions des djihadistes, selon l'Observatoire qui n'était pas en mesure de fournir de bilan dans l'immédiat. Trois raids ont visé les environs de la ville de Tabqa, dans l'ouest de Raqqa, quatre près de l'aéroport militaire de Tabqa, seule position encore aux mains du régime, et sept sur différentes positions dans la ville même de Raqqa. Si lors de ses bombardements des zones rebelles, l'armée largue des barils d'explosifs de ses hélicoptères, touchant sans distinction les civils, elle utilise dans ses raids contre l'EI des chasseurs bombardiers tirant des missiles beaucoup plus précis. Les raids contre l'EI en Syrie interviennent au moment où les Etats-Unis mènent depuis une dizaine de jours des frappes aériennes contre ce même groupe qui sévit dans le nord de l'Irak, où il mène une offensive fulgurante depuis début juin. Dans la guerre multiforme qui ravage la Syrie, le régime combat aussi depuis trois ans les rebelles qui sont également en conflit avec les djihadistes de l'EI. Dans ce contexte, les autorités syriennes et les rebelles ont conclu un accord de cessation de hostilités à Qadam, un quartier du sud de Damas qui fut durant plus d'un an un champ de bataille, a rapporté hier l'agence Sana. «Un 'accord de réconciliation'' est entré en vigueur hier. Les efforts visent à faciliter le retour des citoyens et le fonctionnement des services publics», a déclaré le président du Comité central des réconciliations populaires, Cheikh Jaber Issa, cité par l'agence Sana. «Les barrages de sable seront enlevés pour permettre l'ouverture des rues et le retour des citoyens» dans ce quartier du sud de Damas, situé sur la route menant à Deraa, la grande ville du sud de la Syrie. «L'accord prévoit que soit établi une liste des hommes ayant porté les armes afin de régulariser leur situation et d'autres listes avec le noms des personnes enlevées (par les rebelles) seront remises» aux autorités syriennes, a ajouté Sana. Cet accord de «réconciliation» est survenu après la prise jeudi par l'armée syrienne d'une localité clé, Mleiha, dans la banlieue de Damas après des mois de combats avec les rebelles.