Des guéguerres portées par des rumeurs font rage aussi bien parmi la coalition présidentielle, qu'au sein du FLN. Toutes sortes de manoeuvres politiciennes aux relents de calculs étroits et de basses tactiques, meublent le vide politique sidéral de cette période propice à l'hibernation. En effet, cette dormance a laissé place aux rivalités internes superposées sur deux niveaux: La coalition présidentielle et le parti majoritaire au Parlement. Et à leur tour les rumeurs vont bon train. La guéguerre, selon les observateurs avérés, est déclarée dans le sillage des consultations autour de la révision de la Constitution, le 10e congrès du FLN, l'éventuel remaniement ministériel qui reste au stade de la rumeur et le congrès de l'Ugta. Et dans la moindre mesure par le nouveau Code du travail, la loi de finances 2015 et le programme d'investissement public du prochain quinquennal. Dans cette logique de prédation, les responsables de la direction actuelle du FLN, font croire que le prochain staff gouvernemental sera constitué en majorité, par des ministres issus de son rang. Par conséquent, tous les ministres issus d'autres partis politiques seraient écartés du fait. Ainsi, les divergences entre les partis de la coalition présidentielle ayant porté à bras-le-corps le quatrième mandat du candidat président, en l'occurrence (FLN-RND-MPA-TAJ) font jour, en prévision d'un éventuel remaniement gouvernemental. Cette soudaine fausse dynamique s'est propagée au-delà des entités partisanes proches du sérail. En somme, le repositionnement est le catalyseur de ce branle-bas de combat. La tension est telle que même les organisations de masse et syndicats proches du pouvoir à l'image de l'Ugta. Comme par enchantement, une bataille entre les pro-Sidi Saïd et ses détracteurs fait rage dans la Centrale syndicale, à l'approche du 12e congrès de l'Ugta. Dans cette optique un comité national de réappropriation et de sauvegarde de l'Ugta est vite créé. Passés maîtres et experts en repositionnement à toutes épreuves, certains responsables du FLN ne conçoivent d'ailleurs le retournement de veste du chef de file des redresseurs que sous cet aspect: «Il convoite et serait même pressenti, voire rassuré d'être nommé ministre dans la prochaine équipe», susurre-t-on au FLN. Sur un autre niveau, les mouhafedhs membres du comité centrale récalcitrants se trouvent sous l'épée de Damoclès, depuis la session du CC du 10 juin dernier. Ces pro-Belkhadem se verront être remplacés par les pro-Saâdani, en prévision des prochaines assises. De nouvelles structures, notamment des mouhafadhas sont créées pour la même raison de dominance arythmique, lors de ce grand rendez-vous du parti. Par ailleurs, a l'occasion de la commémoration du 58e anniversaire du Congrès de la Soummam, le FLN a pondu un communiqué. Dans ce document, Amar Saâdani s'engage à se mettre en travers de la route, sans toutefois éclairer nos lanternes, de ceux qui tentent de falsifier l'histoire, porter atteinte au symbole de l'Etat et semer le doute sur les sacrifices des martyrs et des moudjahidine. Saâdani n'a pas manqué, en cette circonstance, de saluer l'ANP. Pour rappel, le groupe de Saâdani, dont les résultats et les préparatifs du 10e congrès sont cousus de fil blanc, s'attelle à convoquer les membres de la commission de préparation du 10e congrès, installée lors de la dernière session, durant la rentrée sociale. Pour sa part, Abderahmane Belayat affirme que des réunions informelles des membres du CC et de cadres du FLN n'ont jamais cessé. La demande d'autorisation de la tenue d'une session extraordinaire du comité central en vue d'élire un nouveau secrétaire général a été réactualisée. En outre, Belayat affirme avoir l'appui d'un nombre important des membres du CC. Enfin, dans le cadre d'un plan de bataille ficelé par le staff de Saâdani et ses soutiens, une plainte contre Belayat devait être déposée au courant de cette semaine. Or, le délai est presque expiré et l'action judiciaire n'est pas encore lancée.