M. Benyounès a pris son bâton de pèlerin et sillonné presque tout le pays. Dans une Kabylie exsangue économiquement, et à la sortie d'une longue confrontation, la scène politique nationale, et après une certaine léthargie observée durant l'épisode du Printemps noir, les forces politiques reviennent doucement sur le terrain. D'abord, l'UDR, Amara Benyounès qui projette de tenir son premier congrès les 15 et 16 juillet à Alger, affirme avoir rencontré des échos positifs sur le terrain. Le patron de ce parti, M.Benyounès, a pris son bâton de pèlerin et sillonné presque tout le pays. Aussi, jeudi dernier, il était à Tlemcen et à Oran. Comme l'on affirme dans les milieux proches de l'UDR, dans toutes les wilayas visitées, M.Benyounès aurait suscité des dizaines d'adhésions. Enfin, l'on explique que les préparatifs du congrès sont à un stade très avancé et que tout est fin prêt pour le congrès. On peut cependant signaler la dureté de la tâche pour l'UDR en Kabylie, même si les choses ne seraient pas aussi graves que cela. Par ailleurs, et toujours pour l'UDR, l'on a appris que des bureaux sont ouverts par cette formation au niveau de presque toutes les wilayas du pays. L'autre parti qui semble vouloir mettre les bouchées doubles, est sans conteste le FFS. La nomination de M.Mustapha Bouhadef coïncidant avec les préparatifs de la tenue d'une convention nationale d'abord puis du quatrième congrès, semblent booster les activités, principalement organiques. Ainsi, à travers la wilaya de Tizi Ouzou, la restructuration des sections est presque achevée. Après la formation d'une équipe et la présentation de son programme devant le conseil national, M.Bouhadef pourrait visiter les fédérations FFS établies à travers le pays, pour «prendre la température» sur place et essayer de concocter avec l'aide des fédérations les réponses appropriées. La situation de Kabylie sera certainement prioritaire dans le programme de travail du nouveau secrétariat. Les redresseurs du FLN sont quant à eux, engoncés dans les luttes de leadership. Et devant les préparatifs pour la tenue du congrès, la bataille entre «les militants» fait rage. Ceux qui se réclament de la légitimité accordée par le fait qu'ils soient installés en décembre dernier par Belkhadem, contestent au groupe animé par Khodja, toute représentativité. Les choses sont telles qu'il y a de fortes chances pour que la direction nationale du mouvement soit appelée à «ramener de l'ordre». En fait, les partis politiques et notamment ceux ayant pignon sur rue en Kabylie semblent «travailler» en silence. Un fait est cependant certain, c'est que la politique reprend ses droits et sa place. Une place, un certain temps, disputée par les archs.