Le parti tentera de prouver qu'il n'est pas un parti «kabyle». L'Union pour la démocratie et la République s'apprête à organiser demain son congrès constitutif. Dirigé par Amara Benyounès, l'un des fondateurs du Rassemblement pour la culture et la démocratie, l'UDR entend marquer à travers ce rendez-vous la date de naissance officielle du parti. Laquelle naissance est conditionnée par un quitus délivré par le département de Zerhouni. A ce propos, le président du parti n'a eu de cesse de déclarer qu'« il n'existe aucun argument juridique ou politique que le ministre de l'Intérieur puisse nous opposer pour interdire la création du parti». Benyounès trace ainsi, les limites qui séparent sa formation de celles qui se battent depuis des années pour obtenir le fameux agrément : le FD de Ghozali et Wafa de Taleb Ibrahimi. «Le congrès sera l'occasion de prouver à tous ceux qui doutent de nos capacités et du poids réel du parti à travers tout le territoire national», insiste un membre de la direction de l'UDR qui affirme que les 48 wilayas seront représentées au congrès. Pour preuve, plus de 900 congressistes sont attendus, alors que la loi exige 400. «L'UDR est loin d'être un parti en plus dans la scène politique nationale», relève-t-on de même source. Pour les observateurs avertis, l'UDR, contrairement au FD et à Wafa, part avec cet avantage d'avoir soutenu le président Bouteflika lors de la dernière présidentielle. Un parti qui, faut-il préciser, assume pleinement le programme du président de la République. Même si Benyounès persiste à rappeler que «nous ne soutenons pas un homme mais un bilan et un programme». Dans le même contexte, le parti affiche clairement son intention d'intégrer l'alliance stratégique. «Nous ne voyons pas d'inconvénient à cela, mais la décision doit émaner du conseil national du parti», précise M. Belouchrani, membre de la direction. Cela dit, le cas UDR serait à l'étude, à en croire des sources proches de l'alliance. Mais l'UDR vise plus loin que le simple fait d'intégrer une coalition politique. Ce parti appelle à l'organisation d'élections législatives et locales anticipées, lesquelles «traduiront dans les faits, les nouvelles reconfigurations de la scène politique». Si pour les législatives, il est écarté qu'une telle mesure soit prise, il s'avère par contre que le pouvoir compte beaucoup sur l'UDR pour les élections partielles en Kabylie. Depuis sa création, cette formation n'a pas cessé d'attirer l'attention des observateurs de la scène politique. En tous les cas, l'UDR a introduit un nouveau discours en Kabylie, loin de l'opposition radicale affichée par les deux partis sus-indiqués. Dans un entretien accordé à un confrère, Amara Benyounès évoque «un nouveau rapport de force, qui permet d'aller vers une réconciliation nationale. Laquelle consiste aussi en la réconciliation de l'Algérie avec son identité et son histoire ainsi que la réconciliation des Algériens entre eux». Une nouvelle donne qui a permis à cette personnalité ayant accepté deux fois des portefeuilles ministériels, (la santé et les travaux publics), de renouer avec un pouvoir avec lequel il a pris ses distances au plus fort du Printemps noir. Aujourd'hui, ce parti plaide pour le dialogue entre le gouvernement et les archs, propose même ses services pour dénouer la crise et milite pour un plan d'urgence pour la Kabylie. Enfin, selon M. Mourad Beloucharni, des invitations ont étés lancées aux partis politiques pour assister au congrès de l'UDR. Il cite, à ce sujet les meneurs de l'alliance stratégique. Quant au RCD et au FFS, l'on apprend qu'ils ne sont pas conviés à ce rendez-vous. «Nous ne pouvions pas inviter des partis qui nous insultent», précise notre interlocuteur. A. M.