Depuis que le pays a abandonné le système du week-end universel, il a perdu beaucoup d'argent. C'est la sentence prononcée par bon nombre d'opérateurs économiques que nous avons eu l'occasion d'approcher pour les besoins de notre enquête. Un cadre financier étayera ses propos en s'appuyant sur les résultats d'une étude qui avaient démontré que l'Algérie enregistre, annuellement un manque à gagner de l'ordre de 5 à 7% de ses recettes globales des exportations. «En maintenant son week-end en l'état, (jeudi-vendredi) notre pays se retrouve à payer le repos des autres», dira notre interlocuteur qui précisera que cette situation fait de notre pays le seul au monde où il n'existe que 3 jours ouvrables... Ces pertes sont calculées, selon notre interlocuteur sur la base du mouvement des opérations d'escompte entre les banques centrales et les effets de paiement des échanges internationaux de capitaux. Les fluctuations des valeurs des monnaies d'une journée à une autre font qu'en une simple opération de transfert de fonds intra-bancaires, l'Algérie peut perdre beaucoup d'argent. En un mot comme en mille, notre interlocuteur précisera que le retour au week-end universel est salutaire pour l'économie nationale qui n'aura plus à subir les aléas des fluctuations des valeurs monétaires imposées par la conjoncture politique internationale et par les spécificités des places des échanges de la monnaie. Un transitaire rencontré au port d'Oran précisera, quant à lui, que son chiffre d'affaires subit annuellement une perte de l'ordre de 25 à 30% en raison de l'abandon du week-end universel. «Vous savez, sur le plan des assurances des produits importés, nous perdons un argent fou. Un importateur qui réalise une opération contracte une police d'assurance à durée limitée pour sa marchandise. Cette police peut subir les aléas que provoquent les transferts de fonds vers l'étranger. Une banque en Algérie qui domicilie une opération d'importation se retrouve contrainte de finaliser cette opération dans un délai n'excédant pas les 3 jours sinon elle aura à subir les contraintes du week-end universel en usage dans plusieurs pays du monde», dira ce transitaire qui précisera que l'importateur se retrouve, parfois, pénalisé par les avaries qui peuvent affecter sa marchandise dans le cas d'attentes prolongées sur les quais des ports européens ou algériens. Un importateur, en plus des aléas cités par nos autres interlocuteurs, évoquera lui, les attentes de bateaux en rade. «Les surestaries (une taxe versée quotidiennement à l'armateur des navires en rade) coûtent très cher au Trésor public, obligé de payer pour des contraintes techniques qui n'ont aucun lien avec l'abandon du week-end universel. Un contretemps provoqué par une opération de déchargement lente ou fastidieuse, oblige les navires en attente à mouiller en rade. Conjuguée aux contraintes des échanges bancaires cette situation a coûté trop cher aux opérateurs économiques», dira notre interlocuteur qui se dit favorable au retour au système du week-end universel en Algérie.