L'armée irakienne, secondée par des milices chiites, des tribus sunnites et des soldats kurdes, tente de reprendre l'initiative face à l'EI Les Etats-Unis, qui aident les Irakiens dans leur lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) en leur fournissant armes, conseillers et un soutien aérien, ont dit examiner différentes options en rapport avec l'assassinat de James Foley. Le pouvoir irakien tentait hier d'apaiser les fortes tensions confessionnelles attisées par une attaque meurtrière contre une mosquée sunnite, au moment où il s'efforce de repousser une offensive djihadiste menaçant le pays d'éclatement. Les Etats-Unis, qui aident les Irakiens dans leur lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) en leur fournissant armes, conseillers et un soutien aérien, ont dit examiner différentes options pour répondre à la décapitation par ces extrémistes du journaliste américain James Foley qu'ils ont qualifiée d'«attaque terroriste». En pleine offensive de l'EI que les forces kurdes et irakiennes tentent avec difficulté de déloger des régions conquises depuis le 9 juin, un nouvel attentat, cette fois-ci mené par un kamikaze à bord d'une voiture piégée, a frappé hier le siège des renseignements du ministère de l'Intérieur à Baghdad, faisant six morts. Son mode opératoire rappelle celui des insurgés sunnites. Il survient au lendemain d'une attaque imputée à des miliciens chiites et qui a visé une mosquée sunnite dans la région de Diyala au nord-est de Bagdad, tuant 70 personnes et entraînant des heurts entre habitants sunnites et miliciens chiites. Les Etats-Unis ont condamné un attentat «abominable», qui aurait été mené en représailles à des attaques contre des miliciens chiites. Le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi a aussitôt tenté d'apaiser les tensions confessionnelles suscitées par cette attaque qui risque d'accroître la colère de la minorité sunnite envers le pouvoir chiite qui a besoin de sa coopération dans son combat contre l'EI. M. Abadi, qui a succédé au très contesté Nouri al-Maliki accusé d'avoir semé le chaos en marginalisant les sunnites, a appelé, dans un communiqué, ses concitoyens «à resserrer les rangs pour empêcher les ennemis de l'Irak de provoquer des troubles». L'attaque pourrait aussi compliquer davantage les tractations en vue de former un gouvernement appelé à répondre aux doléances de toutes les minorités, notamment celle des sunnites dont certains ont toléré l'EI après leur exclusion par M.Maliki. Le chef du Parlement, le sunnite Salim al-Joubouri, a lui aussi appelé à l'unité. «L'objectif de (l'attaque) était de mettre en péril tous les efforts faits pour former un gouvernement». Le ministère de l'Intérieur a ouvert une enquête sur l'attentat, alors qu'Amnesty International a réclamé une enquête «indépendante sur ce massacre». En pleine invasion américaine de l'Irak, des affrontements entre chiites et sunnites avaient fait en 2006 et 2007 des dizaines de milliers de morts. Après leur déroute aux premiers jours de l'offensive, les forces irakiennes comptent, selon les régions, sur l'appui des miliciens chiites ou des tribus sunnites, outre celui des Kurdes dans le nord, pour freiner l'EI. Aux abords d'Amerli, à 160 km au nord de Baghdad, un colonel a affirmé que des troupes prenaient position pour briser un siège imposé par les jihadistes depuis plus de deux mois. Les habitants, majoritairement des turcomans chiites, risquent d'être «massacrés», a mis en garde le représentant de l'ONU en Irak, Nickolay Mladenov. Dans une tribune publiée par le Washington Post, le vice-président américain Joe Biden s'est dit favorable à un système fédéral en Irak avec trois régions semi-autonomes attribuées aux Chiites, Sunnites et Kurdes, tout en plaidant pour l'unité. En réponse à l'exécution de James Foley, enlevé en 2012 en Syrie, et aux autres exactions commises par ce groupe, les Etats-Unis ont dit ne pas écarter l'idée d'étendre en Syrie leurs raids qui visent depuis le 8 août l'EI dans le nord irakien. «Quand vous voyez quelqu'un tué de façon aussi horrible, cela représente une attaque terroriste contre notre pays», a affirmé Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale. Interrogé sur d'éventuelles frappes en Syrie, il a répondu. «(..) Nous examinons activement ce qui sera nécessaire pour répondre à cette menace et nous ne serons pas limités par des frontières». Selon le Wall Street Journal, le Pentagone considère que des opérations en Syrie pourraient être nécessaires.