La mort violente d'un footballeur, comme celle du défunt joueur camerounais Albert Ebossé, est tout simplement comparable à cette nouvelle forme de terreur devenue banale au sein de notre sport roi. Il est vrai que lors de sa dernière intervention médiatique, l'actuel ministre de la Communication, en l'occurrence Hamid Grine, n'a pas manqué de rappeler aux uns et aux autres, que la violence dans les stades, n'est nullement le propre de notre pays et que ce phénomène se produit parfois dans d'autres pays beaucoup plus huppés que l'Algérie. Cela est bien vrai, mais cette violence devenue récurrente chez nous et qui n'a pas cessé de prendre de l'ampleur a fini par revêtir la forme d'un nouveau type de terrorisme dont les conséquences, au demeurant très graves, ont malheureusement donné lieu à un drame tragique, sans précédent dans notre football national. La mort violente d'un footballeur, comme celle du défunt joueur camerounais Albert Ebossé, est tout simplement comparable à cette nouvelle forme de terreur, devenue banale au sein de notre sport roi et qui s'est manifestée bien avant le terrible drame de samedi dernier. Cette terreur qui semble avoir aujourd'hui pignon sur rue, n'a-t-elle pas failli au cours de la saison footballistique 2012-2013, faire passer de vie à trépas l'ex-défenseur international et actuel sociétaire de l'USM Alger, en l'occurrence Abdelkader Laïfaoui, victime d'un coup de couteau au stade de Saïda, en marge du match de triste mémoire MCS-USMA (1-1). Une rencontre de football au terme de laquelle la délégation usmiste ainsi que de nombreux supporters du club algérois ont vécu ce jour-là un véritable cauchemar et failli y laisser leur vie. A l'époque, tout le monde était unanime à reconnaître que c'atait un vrai miracle si le joueur Laïfaoui avait pu échapper à une mort certaine. Agresser à l'arme blanche un footballeur et de surcroît dans un terrain de football n'a plus rien à voir avec le sport le plus prisé de toute la planète. Le drame survenu le week-end dernier au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, aurait pu se produire ailleurs que dans celui de la ville des Genêts. Pour preuve, tout au long des précédentes saisons, les stades de Béjaïa, de Béchar, Bordj Bou Arréridj et bien d'autres stades de football du pays, se sont souvent transformés en véritables arènes, où des affrontements ont souvent donné lieu à des scènes intolérables. Combien de fois des énergumènes ont commis des actes de violence et détruit des édifices d'utilité publique ou bien ont tout saccagé sur leur passage au nom du football comme cela a encore été le cas, samedi dernier après le match JSK-USMA? D'ailleurs, dès l'entame de la première journée du championnat professionnel Mobilis de Ligue 1, certains supporters du MC El Eulma s'en sont pris à coups de jet de projectile, aux inconditionnels du MC Alger. Une forme de terreur qui semble ne plus épargner personne, pas même le service d'ordre, encore moins une équipe visiteuse. Que l'on se souvienne aujourd'hui, ce qui s'est passé tout au long de la précédente saison, dans beaucoup de nos stades de football, notamment celui de Demène-Debbih de Aïn M'lila où le CRB Aïn Fakroun a été domicilié par la Ligue, par manque de stade digne de ce nom. Aujourd'hui, la mort tragique du footballeur Albert Ebossé a provoqué de très graves conséquences à tous les niveaux du football algérien. Pour preuve, la CAF ainsi que les hautes instances en charge du football international (FIFA), ne vont pas manquer de sévir contre notre pays. Pis, la JS Kabylie qui comptait faire de cette nouvelle saison celle du retour au premier plan des prestigieux Canaris du Djurdjura, notamment sur le plan africain, doit désormais «enterrer» définitivement tous ses espoirs, au lendemain de la disparition tragique de son meilleur attaquant. Du coup, le nouveau coach belge Hugo Broos, serait sur le point de faire ses valises, et rentrer chez lui. Côté joueurs de la JS Kabylie, certains d'entre eux, à l'image de l'émigré Yesli, le jeu n'en vaut plus du tout la chandelle et pense sérieusement retourner en France. Il est vrai que la haine exacerbée, souvent affichée dans la plupart de nos stades, a pris la forme d'un terrorisme qui a fini par «terroriser», même les joueurs locaux qui évoluent souvent dans leur propre stade avec une terrible peur de mal faire devant leur public. Certes, aujourd'hui beaucoup de nos footballeurs gagnent aisément leur vie, mais pour l'ensemble d'entre eux cela est devenu à leurs yeux, un véritable «salaire de la peur». Pour cause, chaque week-end sportif ou bien c'est la victoire et rien d'autre, sinon la mort. Le terrorisme au sein de notre football national et sous toutes ses formes, n'est nullement un vain mot. Il relève d'une réalité nationale qui vient de faire première une victime que tout notre sport roi pleure aujourd'hui.