Après trois semaines de bombardements contre les positions des djihadistes de l'EI, dans le Nord irakien, le président américain a souligné, jeudi dernier, dans une conférence de presse à la Maison-Blanche, qu'il travaillait sur un projet à la fois militaire et diplomatique pour vaincre l'EI sur la durée, martelant, toutefois, que ce ne serait « ni rapide ni facile ». « Nous avons besoin d'un projet clair », a-t-il soutenu, avant de réunir une nouvelle fois les membres de son Conseil de sécurité nationale. Pour ce faire, Barack Obama mise sur un large soutien de « partenaires régionaux forts », notamment au Moyen-Orient. Il a, dans ce sillage, annoncé l'envoi prochainement de son secrétaire d'Etat, John Kerry, dans la région pour bâtir une « coalition indispensable ». Pour ce qui est du cas syrien, le président US a exclu des frappes à court terme dans le territoire de ce pays, et ce, à l'issue de plusieurs jours d'intenses spéculations, alimentées par des déclarations de responsables du Pentagone, mettant en garde contre un groupe qui dispose d'un « savoir-faire militaire tactique et stratégique sophistiqué » et qui va « bien au-delà » de toute autre menace terroriste. Pour lui, les Etats-Unis n'avaient pas à faire de choix entre le régime de Bachar Al Assad, d'une part, et les djihadistes ultra-radicaux de l'EI, d'autre part. Ironie du sort, l'administration Obama, qui partage désormais avec Damas un ennemi commun clairement identifié, se trouve dans une position délicate. Le gouvernement syrien a souligné, cette semaine, qu'il était prêt à coopérer avec Washington pour lutter contre les djihadistes, mais que toute frappe en Syrie devrait se faire en coopération avec Damas, sous peine d'être considérée comme une « agression ». « Nous continuerons à soutenir l'opposition modérée car nous devons offrir aux gens en Syrie une alternative au-delà d'Assad ou de l'EI », a-t-il déclaré, en assurant ne voir « aucun scénario dans lequel Assad serait capable d'une façon ou d'une autre d'apporter la paix dans une région qui est à majorité sunnite ». Sur le terrain syrien justement, 43 Casques bleus fidjiens, membres de la force de l'ONU chargée de l'observation du désengagement (UNDOF), ont été capturés, jeudi dernier, dans le plateau du Golan à la suite de violents combats entre l'armée syrienne et des groupes terroristes, selon le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Selon les Nations unies, 81 autres soldats du maintien de la paix, des Philippins, étaient également bloqués dans deux localités de cette région sous contrôle de l'ONU depuis 1974. Dans une déclaration de « condamnation », les 15 membres du Conseil de sécurité ont accusé « des groupes désignés par le Conseil de sécurité comme terroristes et des membres de groupes armés non étatiques ». Mais le département d'Etat américain a été plus loin en montrant du doigt des « groupes armés non étatiques, parmi lesquels le groupe terroriste Front Al Nosra », des islamistes radicaux qui se battent en Syrie sous la bannière d'Al-Qaïda.