Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, appelle à une alliance contre les jihadistes de l'«Etat islamique» Le chef de la diplomatie américaine a précisé qu'il chercherait avec le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, à former cette coalition lors des discussions avec ses partenaires occidentaux en marge du sommet de l'Otan. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a plaidé en faveur d'une large coalition mondiale pour lutter contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI), qui multiplient les exactions dans les territoires dont ils se sont emparés en Syrie et en Irak. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a prévenu les pays occidentaux qu'ils seraient la prochaine cible des jihadistes, en l'absence d'une réaction «rapide». «Si on les néglige, je suis sûr qu'ils parviendront au bout d'un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique», a-t-il mis en garde. Parallèlement, alors que le conflit en Syrie devient de plus en plus complexe, des combats ont opposé hier sur le plateau du Golan des rebelles syriens à des Casques bleus philippins, tous «sains et saufs», selon Manille. Dans une tribune dans le New York Times, M.Kerry a appelé à une «réaction conjuguée conduite par les Etats-Unis et la plus large coalition de nations possible» contre l'EI, qui a multiplié les atrocités ces dernières semaines, avec notamment la décapitation du journaliste américain James Foley. Le chef de la diplomatie américaine a précisé qu'il chercherait, avec le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, à former cette coalition lors des discussions avec ses partenaires occidentaux en marge du sommet de l'Otan, prévu au Pays de Galles les 4 et 5 septembre. Les deux hommes se rendront ensuite au Moyen-Orient afin de rallier des soutiens «parmi les pays qui sont le plus directement menacés». «Nous ne permettrons pas au cancer de l'EI de s'étendre à d'autres pays. Le monde peut affronter ce fléau, et au bout du compte le vaincre» a-t-il assuré, en dénonçant les intentions «énocidaires» de l'EI. Le président américain Barack Obama a reconnu cette semaine que les Etats-Unis, qui mènent depuis le 8 août des frappes aériennes contre les jihadistes dans le nord de l'Irak, n'avaient «pas encore de stratégie» pour lutter contre l'EI en Syrie. Mais M.Kerry a souligné que M.Obama proposerait un plan d'action contre l'EI lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, dont son pays prend la présidence en septembre. Face à la menace représentée par ce groupe sunnite extrémiste, les six monarchies arabes du Golfe se réunissaient hier à Jeddah, en Arabie saoudite, dont le roi a appelé lui aussi à agir contre l'EI, «le terrorisme ne connaissant pas de frontière». La Grande-Bretagne a de son côté relevé vendredi, pour la première fois depuis 2011, à «grave» son niveau d'alerte, le quatrième niveau sur une échelle de cinq. «Avec l'Etat islamique, nous sommes confrontés à la menace la plus grave que nous ayons jamais connue», a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron. Les Etats-Unis en revanche n'envisagent pas pour le moment de relever leur niveau d'alerte, n'ayant pas «connaissance d'une menace spécifique et crédible de l'Etat islamique sur le sol américain». Sur le terrain, en Syrie, des Casques bleus philippins ont affronté hier matin des rebelles syriens qui les encerclent depuis jeudi sur le plateau du Golan, a annoncé le gouvernement philippin. Alors que 72 Casques bleus étaient bloqués sur deux positions par des rebelles, qui exigeaient qu'ils déposent leurs armes, l'un des deux groupes de soldats a pu être exfiltré mais le second a été «l'objet d'une attaque», a déclaré le ministre philippin de la Défense, Voltaire Gazmin.