Les Maliens vont se retrouver encore une fois à Alger pour des pourparlers La libération des deux diplomates algériens aura certainement des conséquences positives sur le déroulement de ces pourparlers. Le dernier accord entre les groupes armés maliens portant sur l'arrêt des hostilités et la libération des deux diplomates algériens aura certainement des conséquences positives sur le deuxième round des négociations de paix inter-maliennes inclusif. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a reçu hier le ministre malien des Affaires étrangères, de l'Intégration et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, qui s'est rendu en Algérie pour prendre part à la deuxième phase du dialogue inter-malien. La rencontre a également réuni les membres des délégations des deux pays au siège du ministère des Affaires étrangères. M.Lamamra a également rencontré le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU et chef de la Minusma, Albert Gérard Bert Koenders, le Haut représentant de l'UA pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya et le représentant spécial de la Cédéao au Mali, Aboudou Cheaka. La séance de travail entre le chef de la diplomatie algérienne et les représentants de l'ONU, l'UA et la Cédéao a concerné la seconde phase du dialogue inter-malien. Après le premier round des pourparlers tenu en juillet dernier et sanctionné par la signature d'une feuille de route, les groupes armés ont accordé leurs violons lors d'une rencontre jeudi dernier à Ouagadougou (Burkina Faso) pour faire front commun face au gouvernement du Mali et se prononcer d'une seule voix, tout en s'accordant sur le point relatif à l'arrêt incessant des hostilités. En effet, les derniers événements, à savoir la libération après plus de 24 mois des deux derniers diplomates algériens, pris en otage par le mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) en 2012, ainsi que l'accord des «groupes-armés» du Nord-Mali, laissent présager un deuxième round bénéfique pour toutes les parties prenantes à ces pourparlers. Selon certains observateurs, la libération des diplomates algériens vient dans le sillage du début du deuxième round des négociations inter-maliennes qui devraient aborder les questions de fond, mais également un signe de la part des groupes armés de montrer leurs bonne volonté et intention quant à l'arrêt de la violence. D'ailleurs, l'intervention de quelques groupes impliqués dans le dialogue inter-malien pour le dénouement de cette affaire n'est pas à exclure. Cela en prenant en ligne de compte le rôle de médiateur que joue l'Algérie dans l'aboutissement de ces négociations. Une mission à laquelle l'Algérie s'attache et s'acquitte pleinement. Toutefois, ces groupes armés étaient conscients de la doctrine algérienne quant aux versement des rançons. Un principe tant défendu par l'Algérie, qui a appelé à plusieurs reprises à «criminaliser le paiement de rançons». Cette deuxième phase qui consiste en un dialogue de «fond» se tiendra «dans le cadre du respect de la souveraineté de l'Etat et du peuple maliens et avec la participation d'acteurs régionaux et continentaux», avait indiqué le ministre des Affaires étrangères, M.Ramtane Lamamra en recevant à Alger, il y a quelques jours, son homologue malien, M.Abdoulaye Diop. Les négociations d'Alger sont les premières à rassembler toutes les parties prenantes dans la crise politico-sécuritaire qui a secoué depuis deux ans le nord du Mali. A savoir le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (Cmfpr), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua), ainsi que des représentants du gouvernement malien. La médiation algérienne saluée Par ailleurs, l'on note la naissance d'un nouveau groupe armé la semaine dernière. Dénommé Mouvement populaire pour le salut de l'Azawad (Mpsa), le groupe est une dissidence du MAA. A l'issue des travaux à Alger de la 6e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du Mali tenue le 21 août, le gouvernement malien a renouvelé sa «confiance» à l'Algérie et a exprimé sa «haute» appréciation des efforts qu'elle déploie pour la paix et la stabilité dans le pays. «Les négociations vont prendre du temps, mais c'est déjà un processus qui s'est mis en place, ce qui constitue une sérieuse avancée», a assuré M.Koenders, le chef de la mission de l'Organisation des Nations unies (ONU) au Mali (Minusma). L'Union européenne (UE) a également «salué» le rôle de «facilitation» menée par l'Algérie pour l'adoption d'une feuille de route afin de parvenir à un accord de paix global pour le Nord-Mali. La France a déclaré par la voix de son président François Hollande que «la France approuve sans réserve l'action de l'Algérie dans le processus malien». Se félicitant de l'adoption d'une feuille de route, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a de son côté souligné la nécessité «d'établir des conditions propices au progrès des négociations en cours». Ces pourparlers doivent déboucher sur un plan de règlement qui servira de base à l'élaboration d'un accord de paix. Concernant l'étape de la finalisation de l'accord, elle consistera principalement à mettre en forme le plan de règlement et élaborer, dans les formes juridiques convenues, «un accord de paix global et définitif».