Les premières estimations de la production céréalière de cette année agricole commencent déjà à s'afficher. C'est ainsi qu'on apprend que la production céréalière est évaluée à 40 millions de quintaux. Ce chiffre est à la baisse comparativement à l'année précédente où le taux de production a atteint le seuil de 41.700.000 q. A souligner qu'en 2003, grâce à une pluviométrie généreuse, 60 % des besoins nationaux en céréales ont été assurés alors que la couverture moyenne des besoins nationaux en céréales est, bon an mal an, assurée à hauteur de 40% par les importations. Une récolte qui demeure tout de même assez importante par rapport à celle enregistrée il y a seulement quatre ans, qui était de l'ordre de 24 millions de quintaux. Soit une différence de 16 millions de quintaux. Selon le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, M.Ammar Essabah, qui s'exprimait, hier sur les ondes de la radio nationale «ces 16 millions de quintaux font gagner à l'Etat quelque 27 milliards de dinars». D'après ce même responsable «cette manne financière influera nécessairement et d'une manière positive sur l'enveloppe consacrée à l'importation des produits céréaliers». Toutefois, les fortes chutes de pluie et de grêle enregistrées sur la majorité du territoire national ont marqué de leur passage la saison agricole. En effet, ces chutes, non enregistrées depuis fort longtemps, ont provoqué d'énormes dégâts tant sur la céréaliculture que l'arboriculture. D'autant que ces intempéries ont sérieusement affecté la qualité des céréales, notamment avec le taux d'humidité très élevé, ainsi que la température qui s'est élevée subitement. Ce fait a favorisé le développement des différentes maladies cryptogamiques, la rouille, la rouille jaune, qui ont affecté et la qualité et la quantité de la production céréalière. Ces maladies végétales ont été recensées notamment dans les sites localisés à l'est du pays, comme c'est le cas dans les régions de Constantine, Guelma, Mila et au Centre à l'instar de Bouira. Concernant l'invasion des criquets pèlerins, M.Ammar Essabah a déclaré que «le ministère de l'Agriculture n'a reçu aucune information faisant état de pertes». Par ailleurs, le directeur de la régulation et du développement de la production céréalière a signalé que le niveau de la production, qui atteindra certainement le taux de 40 millions de quintaux de céréales, est dû aux mesures drastiques adoptées par le gouvernement depuis trois ans. En effet, ces mesures consistent en la mise sur pied du Plan national du développement agricole (Pnda) lancé en 2001. D'ailleurs, ce taux appréciable de production est la résultante directe de ce plan. Selon les estimations du ministère de l'Agriculture, grâce à ce programme, les rendements sont passés de 8 à 9 quintaux par hectare à 15 q/ha, un rendement jugé « moyen » comparativement au niveau des besoins nationaux en céréales. Ce programme d'intensification des céréales a permis une meilleure maîtrise des techniques de surfaces cultivées.