Un accord global sur la sécurité dont la mise en oeuvre concernerait toute la région sahélienne et maghrébine. C'est ce qui intéresse au plus haut degré les Etats des 5+5, réunis à Stuttgart pour élaborer une nouvelle formule commune dans la lutte antiterroriste, notamment face à l'émergence de la mouvance intégriste et l'idéologie salafo-wahhabite alimentée par ce qu'on appelle l'Etat Islamique, plus connu sous le nom de Daesh. Considérés comme une pièce importante dans la lutte contre les réseaux terroristes, les Etats du Maghreb, notamment l'Algérie par son expérience incontestable, se doivent l'achèvement d'un dispositif inter-frontalier et méditerranéen pour renforcer leur coopération par l'échange de renseignements, en consolidant leurs capacités régionales, sur le plan de la formation du personnel des services de sécurité civile des pays partenaires dans les régions du Maghreb, mais aussi du Sahel à travers la mobilisation de l'expertise mutuelle et d' investigation. Cet échange est plus qu'indispensable désormais, entre les pays les plus exposés à l'image de la Tunisie, le Maroc et l'Algérie. Le terrorisme s'inscrit à l'évidence dans une activité internationale d'où l'intérêt à accorder à un engagement résolu pour installer un dispositif coordonné entre ces mêmes pays. Cela n'écarte pas les zones sahariennes et les frontières maritimes, où le contrôle étatique est un exercice ardu, susceptibles de servir de base arrière pour la préparation et le soutien logistique d'actions terroristes dans le monde occidental et dans les autres pays de la région. La coopération, selon des sources bien informées, ne doit certainement pas se limiter à des accords militaires, elle a besoin d'un consensus politique et logistique dans lequel s'impliqueront tous les pays de la Méditerranée, appelés à s'engager résolument dans un partenariat mutuel par un traité international de lutte contre le terrorisme. Ce partenariat, estiment nos sources, exige une certaine législation qui ne doit en aucun cas être conditionnée par les tensions politiques, autrement dit, soulignent nos sources, il faut savoir aller au-delà des sensibilités politiques pour assurer la sécurité dans toute la région. C'est dire que l'éradication du terrorisme dans la conjoncture actuelle exige un nouveau dispositif dans un cadre international. Ce qui a motivé les Etats des 5+5 à reconsidérer leur coopération, c'est la situation incontrôlable dans l'un des pays du Maghreb, la Libye qui ne prendra pas part à cette réunion pour la première fois. Le pays a connu un retour considérable de terroristes de la Syrie. On parle de milliers de terroristes dont la plupart sont des Tunisiens et Libyens, mais aussi des Marocains. Ce retour intervient au moment où Al Qaîda au Maghreb islamique a fait allégeance à Daesh malgré l'opposition du chef terroriste d'AQMI Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud qui refuse un nouveau concurrent dans la région, qui a d'ailleurs été banni par ses anciens éléments. Il s'agit de l'invité indésirable Abou Bakr El Baghdadi qui s'est autoproclamé calife et projette d'instaurer un califat qui s'étalera jusqu'au Nord de l'Afrique. A ne pas en douter aussi, que ce retour de terroristes est la cause principale qui a ébranlé la Libye, confient encore nos sources, dont les donnes ne seront pas sans conséquences sur les pays du Maghreb, menaçant ainsi l'Europe du fait que ces pays en constituent une ouverture.