L'entraîneur de l'EN regrette les occasions de but ratées à Abuja. L'Expression: Que vous inspire cette défaite? Robert Waseige: Le souvenir d'un scénario douloureux. Vous arrivez à cinq minutes de la fin du match avec le point du match dans la poche, pensant que le plus dur est passé. Soudain, tout s'écroule. Le plus dramatique, c'est que cela survient sur un coup de pied arrêté et une balle en cloche facile à dégager et qui entre dans la cage. Sur cette balle, il y avait Belhadj. Il est resté cloué sur la ligne. Je ne vais certainement pas lui en vouloir, le pauvre. Cela arrive même aux plus grands de rester scotché sur leur ligne. Belhadj a, par ailleurs, été si merveilleux tant sur le plan défensif que sur celui de la relance que cette erreur est vite oubliée. Qu'est-ce qui vous a plu dans cette équipe? L'envie qu'avaient les joueurs de réussir quelque chose. Ils étaient animés d'une grande détermination et d'une volonté à l'acier trempé. Je dirais qu'ils avaient le fighting spirit, cet esprit de combat qui vous fait gagner les batailles dans lesquelles vous êtes engagés. Je vous cite deux exemples: le premier est celui de Boutabout, lequel bien qu'isolé en attaque, a été d'une grande disponibilité. Il les a fait bouger, les défenseurs nigérians. Le second est celui de Arrache. Il avait été presque effacé en première mi-temps. A la pause, je lui avais demandé d'être plus présent. En seconde mi-temps, il s'est largement repris et sur son aile, il a causé pas mal de soucis à son ange gardien. Malgré la défaite, on peut dire que les satisfactions sont là. Ecoutez, cela ne fait pas longtemps que je dirige cette équipe. Au début, contre la Jordanie et contre l'Angola, je ne pouvais avoir de jugement objectif sur elle, puisque je ne la connaissais pas bien. Maintenant, j'ai un avis nettement plus argumenté. Ce groupe peut, s'il garde l'état d'esprit dans lequel il se trouve en ce moment, et cette envie de réussir, il pourra aller loin. L'EN prend le but au moment où Bougherra n'est plus là. J'y ai pensé et je me suis demandé si lui avait été là, on aurait pris le but. Mais ce serait sous-estimer celui qui l'a remplacé, à savoir Zeghoud qui a bien fait ce qu'on lui avait demandé de faire. La ligne d'attaque manque d'efficacité. C'est une évidence mais dans ce match, il nous manquait malgré tout Cherrad. Et puis, des attaquants qui ont de l'opportunisme, on n'en trouve plus tellement de nos jours. Voyez El Hadi, qui a terminé meilleur buteur du championnat. Je l'ai essayé une mi-temps contre la Jordanie, et il n'a pas tiré une seule fois au but. Je ne cesse de dire à nos attaquants qu'il faut oser, qu'il faut provoquer la défense adverse et amener des coups francs dangereux. Face à l'Angola, cela avait été inefficace mais contre le Nigeria, le résultat a été très probant. S'il y avait un regret à formuler dans ce match, quel serait-il? Celui de n'avoir pas su exploiter l'une des 4 ou 5 grosses occasions qu'on a eues. Il est vrai que le Nigeria en a lui aussi raté, mais dans l'ensemble, notre équipe n'a pas été tellement dominée dans ce domaine. Quel va être le proche avenir? Les joueurs vont prendre soit des vacances pour les uns, soit entamer la préparation de la nouvelle saison avec leurs clubs respectifs. Nous allons les laisser tranquilles jusqu'à la mi-août où ils seront de nouveau regroupés pour préparer le match amical du 18 août contre le Burkina Faso puis celui du 3 septembre contre le Gabon. L'Angola montre de sérieuses prétentions dans ce groupe. C'est vrai. C'est un groupe très disputé. Mais d'un point de vue global, l'équipe nigériane reste la favorite car son potentiel athlétique est supérieur à celui de l'Angola.