L'Alliance atlantique s'implique contre le Daesh L'allié d'hier, ennemi d'aujourd'hui, doit connaître le même sort qu'Al Qaîda. Le monde a été ébahi par les crimes de l'organisation sanguinaire connue sous le nom de l'Etat islamique ou Daesh. Les USA qui avait soutenu cette hydre criminelle au même titre que ses alliés européens et la complicité de certains pays du Golfe et de la Turquie, se voient désormais au-devant de la scène pour anéantir cette organisation à la composante multinationale, notamment après l'assassinat de deux journalistes américains dont l'exécution a été filmée et diffusée. La vie de deux Américains vaut plus que le peuple syrien tout entier. Les USA entrent dans une guerre nouvelle avec des mesures plus sévères coordonnant leurs projets de lutte contre Daesh avec l'Otan et une dizaine de pays. On s'interroge maintenant comment ces nouvelles mesures seront appliquées et même sur leur légalité. En soutenant la «rébellion» en Syrie, les USA et l'UE n'ont-ils pas encouragé des milliers de jeunes à partir combattre en Syrie en toute connaissance de l'ampleur du phénomène? Pourquoi un plan d'action contre la nébuleuse maintenant? Songe-t-on à un départ ou dissolution de cette organisation? Les réponses sont à moitié révélées. En marge d'une réunion de l'Otan, le ministre de la Défense américain a annoncé qu' «il a été décidé de former une coalition composée de dix pays, les USA, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Canada, l'Australie, la Turquie, l'Italie, la Pologne et le Danemark pour combattre la formation terroriste de Daesh», ajoutant que «cette coalition sera certainement appelée à s'élargir sur d'autres puissances qui voudront participer à l'effort de l'éradication de ce fléau». En fait, il s'agit tout simplement des pays ayant participé à la création de cette hydre sauvage mobilisée pour détruire la Syrie. Néanmoins, confient des sources sécuritaires très au fait des donnes sur le terrain, cette organisation a échappé au contrôle de ses concepteurs en dépassant la carte géopolitique de leurs activités criminelles contre la Syrie pour s'installer en Irak. Pis encore, Daesh est plus motivée par l'installation d'un califat sur un très large périmètre allant jusqu'au nord de l'Afrique. Elle n'aura pas perdu beaucoup de temps pour provoquer des alliances mortelles avec les réseaux activant en Libye, l'Algérie et la Tunisie pour désormais convoiter le Sahel. Cette mobilisation effrénée de Daesh fait craindre les USA et ses alliés pour leurs intérêts aussi bien sécuritaires qu'économiques. L'allié d'hier, ennemi d'aujourd'hui, doit connaître le même sort qu'Al Qaîda selon le président américain, Barack Obama, seulement cette dernière n'a pas été vaincue comme il le prétend, mais agit en coalition avec Daesh en dépit des divergences entre Al Baghdadi, chef terroriste de Daesh et Ayman Al Zawahiri, leader d'Al Qaîda. Soutenant un discours toujours hostile à l'égard de la Syrie et l'Iran, les USA ne comptent pas coordonner leur lutte avec ces deux pays qui pourtant représentent un axe décisif pour arriver à bout de Daesh! «Les Etats-Unis n'ont pas l'intention de coopérer militairement avec l'Iran dans la lutte contre les takfiristes de Daech (EI) qui contrôlent des parties de l'Irak et de la Syrie», a indiqué vendredi dernier la diplomatie américaine, ajoutant «nous n'allons pas coordonner une action militaire ou le partage de renseignements avec l'Iran et nous n'avons pas pour projet de le faire», a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Marie Harf. Ce double discours a été qualifié même de cynique par la Russie qui ne cesse d'appeler cette communauté que rien ne peut se faire sans la Syrie, premier pays concerné par la lutte contre Daesh et l'Iran qui a des capacités pour assister cette coalition américano-européenne. Et de toute façon, l'Iran avait été le premier à avoir démenti cette coopération par la voix de la porte-parole de sa diplomatie, selon laquelle Téhéran aurait accepté de coopérer avec les Etats-Unis dans la lutte contre Daesh en Irak. Mais sans ces deux pays, l'Occident serait-il en mesure de venir à bout de cette organisation? Au moins 12.000 terroristes forment ce phénomène, venus de 81 pays dont 2500 Occidentaux. La majorité est constituée par des Tunisiens avec 3000 terroristes.