Une vue du chantier Les langues se délient. Le scandale du futur siège d'Air Algérie fait toujours des vagues. De l'autre côté de l'Atlantique, plus exactement au Canada, la presse locale en a parlé. Le quotidien National post a révélé dans sa une le contenu du rapport d'une commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction dans lequel Antonio Accurso, un grand entrepreneur au Québec a répondu. Dans les rapports de cette commission d'enquête présidée par France Charbonneau, le président fondateur du groupe canadien S.M. International Inc., Bernard Poullin, a été cité. Dans le rapport en question, dont L'Expression détient une copie, Antonio Accurso a déclaré avoir fait bénéficier son associé, Bernard Poullain qui lui aurait demandé de lui prêter son luxueux yacht sur lequel il a invité un cadre de la compagnie Air Algérie en pleine négociation sur un contrat entre les deux pays. Le rapport contenant les minutes de l'audition de Antonio Accurso, le jeudi 4 septembre, a révélé que l'entrepreneur a déclaré avoir fait bénéficier un client étranger du bateau. C'est son associé, un certain Bernard Poullain qui lui aurait demandé de lui prêter ce luxueux yacht. Selon le rapport, les invités en question n'étaient autres que des cadres de la compagnie Air Algérie. Répondant à une question de la commission, plus précisément Me Sonia Le Bel, si «il y a un cas où Antonio Accurso a prêté son bateau...?» Antonio Accurso, répond: «Ça a été à un associé... ça a été à M.Bernard Poullain. Et puis à ce moment-là, on soumissionnait un contrat en Algérie en partenariat avec M.Poullain, et je crois qu'il a amené quelqu'un de Air Algérie». Et de poursuivre «parce que c'est un contrat par la suite qu'on a obtenu, que M. Poullain a repris. Moi, je n'ai pas exécuté le contrat, c'est lui qui l'a exécuté. Je ne connais pas la personne, je ne sais pas sa fonction dans Air Algérie, mais il l'a pris en Méditerranée». Il faut comprendre que le bateau n'était pas disponible beaucoup, dit-il encore, avant de poursuivre «parce que c'est un bateau principalement qui a été construit pour la location.... on savait que le contrat venait». A une autre question; «M. Poullain a emmené les gens d'Air Algérie en relation avec le contrat sur le bateau?», Antonio Accurso, répond: «C'est ça, c'est ça mon impression, c'est ça qu'il m'a dit: «Il va avoir du monde, des gars de Air Algérie qui vont venir faire un tour... On a soumissionné en partenariat... Ça a été obtenu et puis après l'obtention du contrat, M. Poullain a voulu continuer le contrat lui-même, et puis nous autres on a reculé, puis c'est lui qui a continué... SMI a fini par décrocher le projet de construction du nouveau siège de la compagnie algérienne et a signé un contrat avec Air Algérie pour un montant de 83 millions d'euros et a entamé sa réalisation. Le projet est aujourd'hui carrément résilié. L'affaire est actuellement en arbitrage international au niveau de la Chambre de commerce de Paris.