Des milliers de travailleurs seront mis au chômage. La rentrée sociale sera très chaude à Béjaïa, le front social est au bord de l'explosion. Le constat des cadres syndicaux de l'union de wilaya-UGTA est plus qu'alarmant. En effet, le secteur industriel public est en voie de disparition, et pas moins de dix entreprises sont menacées de fermeture. Le syndicat Ugta tire la sonnette d'alarme et compte passer à l'action avant même la rentrée sociale, selon M.Mouloudji, secrétaire général de l'UGTA à Béjaïa. «On n'a plus le choix, on doit sauver le reste du tissu industriel public, car la défense des droits moraux et matériels des travailleurs passe d'abord par la défense de son poste de travail et par ricochet son entreprise». En effet, depuis le passage à l'autonomie de gestion des entreprises suivies par les gestionnaires, généralement incompétents devant la nouvelle donne économique qui est passée de l'économie dirigée à l'économie de marché, rares sont les entreprises qui ont réussi à s'imposer dans un espace rongé par l'informel, etc. A Béjaïa, après la déstructuration du secteur du bâtiment, le tour est venu à celui de l'agroalimentaire et des textiles. En effet, la plus performante entreprise des corps gras (Cigb) est à l'arrêt dit technique depuis deux mois et les travailleurs sont au chômage technique après l'interruption de l'approvisionnement en matière première, hypothéquant l'avenir de 800 travailleurs. Par ailleurs, les unités de textile font semblant de tourner faute de plans de charge consistants et les machines risquent de s'arrêter d'un jour à l'autre, si on ne prend pas en charge sérieusement les problèmes posés par les syndicats de ces unités qui accusent quelques cercles très influents qui favorisent le privé au détriment du secteur public. De surcroît, l'argent des travailleurs des oeuvres sociales est utilisé à l'instar de l'Emac de Kherrata qui regrette la non-retenue de son offre faite par la Cnos, commission nationale des oeuvres sociales de l'éducation. «Comment prétend-on défendre le secteur public lorsqu'on accorde les marchés au privé, avec l'argent des travailleurs du secteur public», s'interroge-t-on du côté de l'union de wilaya-Ugta de Béjaïa. En dépit de la situation alarmante qui guette plusieurs entreprises, Cogb, Estvb, Eriad de Kherrata, Icotal, Alcost Sentex, ITR, Itde, Ecotra d'El-Kseur et l'Emac de Kherrata, des solutions ont été proposées pour éviter la catastrophe, dont la RES, reprise des entreprises par les salariés, comme l'une des solutions envisagées. A la veille de la rentrée sociale avec une bipartite au programme, la centrale syndicale-Ugta a du pain sur la planche.