La ville d'Akbou est devenue une décharge à ciel ouvert. Voilà un mois, les 52 tonnes de déchets ménagers produits par jour ne sont pas évacués. La décharge qui les accueillait jusque-là est fermée par des citoyens de Biziou en raison des désagréments qu'elle leur cause au quotidien. C'est la problématique mise sur la table avant-hier soir au siège de la wilaya de Béjaïa. Le chef de l'exécutif a convoqué les deux parties en conflit pour dénouer la situation qui ne peut éternellement durer. La municipalité d'Akbou, représentée par trois membres de l'exécutif communal, celle d'Amalou par son maire, le directeur de l'environnement de la wilaya, le DAL et le secrétaire général de la wilaya, les représentants des services de sécurité ont longuement débattu de la situation en présence de la presse locale. Comment résoudre une situation conflictuelle qui vire à l'affrontement. Le risque est plus que présent tant que l'épineux problème de la décharge publique d'Akbou, dont les habitants du village Biziou, relevant de la commune d'Amalou, réclament, à cor et à cri, la fermeture. Après avoir tenu informés les élus de la commune d'Amalou, de leur demande quant aux respects des engagements pris sur la question en 2012, la coordination des villages a procédé à la fermeture pure et simple de cette décharge publique qui reçoit les détritus de pas moins de cinq communes environnantes, dont celle d'Akbou. Des engagements qui sont restés lettre morte. La clôture de la décharge, son éclairage et le système d'extinction des incendies pour lesquels la municipalité d'Akbou s'est engagée de réaliser n'ont pas vu le jour. Et ce n'est pas la première fois que la population d'Amalou, notamment les résidents du village Biziou dont la décharge publique, implantée sur le lit de l'Oued Soummam, est située à quelques encablures de leurs maisons, sortent de leur réserve. En effet, à plusieurs reprises, durant les années 2010 et 2011, ils ont investi la rue pour y déverser leur gouaille en procédant à la fermeture du CW 141. Hier, au bout de deux heures de débats, une solution s'est dessinée pour être concrétisée dans un délai de deux semaines. D'abord, la décharge sera fermée définitivement dans six mois. En attendant, la direction de l'environnement et les responsables des deux APC sont sommés de trouver rapidement un terrain pour, l'implantation d'un centre d'enfouissement technique (CET), qui comme la plupart de ceux projetés dans la wilaya de Béjaïa, bute sur les oppositions citoyennes. «Akbou doit avoir son CET», a insisté le wali de Béjaïa devant les protagonistes. «La situation présente un danger pour la santé publique», avertit-il comme pour mettre la pression sur les parties concernées. Ces dernières finissent par proposer l'achat d'un terrain privé de 12 ha, qui jouxte un autre terrain domanial de 57 ha. La commission de choix de terrain devait être hier sur les lieux pour se fixer sur la faisabilité d'un centre d'enfouissement dans les plus brefs délais.