Ebossé conduit à sa dernière demeure par des proches Tout le monde savait parfaitement que le décès tragique du footballeur camerounais, allait être suivi de sanctions purement sportives. Hier, le défunt Albert Ebossé a été inhumé par les siens à Douala. Dans le même temps, du côté du club phare de la ville des Genêts, on avait du mal à accepter la décision prise par la commission de discipline de la LFP, tombée comme un couperet, la veille du déroulement de la troisième journée du championnat professionnel Mobilis de Ligue 1, et au cours de laquelle, jouait hier soir en déplacement la JS Kabylie face à l'USM Bel Abbès, au moment où nous mettions sous presse. Les Canaris, privés désormais de leur public pendant une période de six mois et interdiction de jouer durant toute cette nouvelle saison dans son stade habituel du 1er-Novembre, il est considéré aujourd'hui par Moh Chérif Hannachi comme une sanction très grave face à laquelle il a décidé de déposer un recours dans l'espoir de voir la JSK faire l'objet d'une sanction moins sévère. Tout le monde savait parfaitement que le décès tragique du footballeur camerounais Ebossé, décédé le 23 août dernier au stade de Tizi Ouzou, allait être suivi de sanctions purement sportives. Des sanctions jugées trop sévères Certes, aujourd'hui un club comme la JS Kabylie a eu le terrible malheur d'enregistrer dans ses rangs et de surcroît dans son stade attitré, la mort tragique et surtout inconcevable d'un de ses joueurs les plus en vue, et qui avait frappé très fort la saison écoulée. Dans cette triste et très douloureuse affaire qui ne manquera pas encore de faire couler beaucoup d'encre, il est clair que la JS Kabylie a perdu très gros, tant les conditions dans lesquelles le défunt attaquant des Canaris est mort, constituent un fait très grave sans précédent et terrible au sein de notre sport-roi. Contrairement à ce que vient de déclarer l'ancien portier du WA Tlemcen, de l'ASO Chlef, et de la JSK, en l'occurrence Samir Hadjaoui et qui est profondément convaincu que les Canaris ont fait l'objet d'une telle sévère sanction, tout simplement parce que Ebossé était de nationalité camerounaise, il n'en demeure pas moins que le 23 août 2014, il y a bien eu mort d'homme. Depuis quand un joueur algérien est considéré par les responsables actuellement en charge de la gestion du football national, comme moindre que tous ces footballeurs de nationalité étrangère, et ils sont toujours légion dans la plupart de nos clubs des Ligues 1 et 2? Il est vrai que les évènements de triste mémoire qui se sont produits à Saïda, au cours de la saison 2011-2012, en marge de la rencontre MCS-USMA, et au cours desquels, notamment le joueur Abdelkader Laïfaoui a failli mourir dans un stade, auraient dû à l'époque inciter les dirigeants en charge de notre football national, et dont la plupart sont encore en place, prendre une fois pour toute, des mesures réellement à la hauteur d'un phénomène combien de fois décrié de partout. La mort violente d'un joueur, qu'il soit algérien, camerounais, ivoirien, malien, guinéen, burkinabé, ou bien nigérian, ne peut être tolérée par personne. Maintenant, il ne faut surtout pas «politiser» un tragique décès devant lequel Hannachi en tête doit plutôt pour le moment laisser retomber les très fortes émotions provoquées par la disparition tragique du Camerounais Albert Ebossé. Le phénomène de la violence passe à une autre dimension L'Algérie post-indépendance a trop souffert dans sa chair, devant les malheureuses tentatives de division entre Algériens, via notre sport-roi, et qui sont restées vaines à ce jour. Que ce soit la JS Kabylie, ou tout autre club de football algérien, et ils sont légion, l'Algérie du foot compte aussi dans ses rangs bien des formations qui ont fait la fierté de notre pays, et dont certains ont été douloureusement marqués dans l'Est, par les tragiques événements du 8 Mai 1945. Certes, un club de football comme celui de la JS Kabylie, symbolise à lui seul, un trait de caractère très particulier, d'une région du pays réputée depuis l'ère coloniale pour son côté très rebelle et fier de son identité. Personne ne peut nier aujourd'hui le poids et surtout le rôle que la JS Kabylie a toujours joué dans notre football. Mais il y a malheureusement aujourd'hui un dernier fait grave face auquel le président de la JS Kabylie doit impérativement peser désormais tous ses propos à venir et le moindre mot, risque de plonger davantage notre football dans cette violence qui a malheureusement fait trop de dégâts. Au risque de nous répéter, tous les fidèles et sincères supporters de la JS Kabylie ont le droit légitime de manifester leur profonde colère. Mais personne ne doit plus se soustraire devant ce phénomène de violence qui vient de frapper l'un des clubs algériens parmi les plus prestigieux du pays, et le plus titré sur le continent africain. Ceux qui souhaitent «récupérer» aujourd'hui la mort tragique du footballeur Ebossé n'ont vraiment aucune place au sein de notre sport-roi, encore moins l'intention de ramener le calme dans nos stades.