Cette université est dans l'oeil du cyclone. Les étudiants en médecine et en informatique ont déclenché une grève illimitée, avant même la rentrée 2001/2002. C'est désormais un rituel à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, sauf que pour cette année, les «choses» semblent vouloir se compliquer avant même la rentrée officielle. C'est ainsi que les étudiants en médecine, par exemple, unis à travers les promotions de 1er, 2e et 3e années, ont décidé, depuis lundi dernier, de bloquer les locaux administratifs de la faculté de médecine. Le comité des étudiants de 1re année de médecine, qui a rendu visite à nos bureaux de Tizi Ouzou, relève le fait qu'en principe «ils ont droit à 3 épreuves de moyenne durée, un examen de synthèse, un rattrapage et au rachat, en revanche, pour nous, il n'a été question que de deux épreuves de moyenne durée ; l'une en mars dernier et la seconde lors de cette rentrée, au rattrapage, et ce, deux semaines après l'épreuve de moyenne durée sans rachat et ce, contrairement à ce qui se fait dans toutes les autres facultés du pays...» Les étudiants étaient également nombreux à parler de «favoritisme» qui, à les entendre, «est courant». Ils accusent le corps enseignant, sans cependant apporter de preuves concrètes. Ces futurs médecins s'élèvent également contre le fait que «deux modules, celui de déontologie et celui d'informatique, ont été évalués, alors qu'ils n'ont même pas été dispensés...» Par ailleurs, les étudiants en informatique de la même université, et principalement ceux en fin de cycle, ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils citent «l'état de pourrissement graduel qui sévit dans l'administration...», laquelle administration, à suivre la déclaration de ces étudiants, «... refuse catégoriquement d'écouter l'avis des étudiants». Les concernés affirment que «l'administration va jusqu'à délimiter les sessions de soutenance, jadis, traditionnellement ouvertes...». Pour eux, le retard cumulé par les étudiants en termes de dépôt des mémoires, n'est dû qu'au matériel obsolète et au nombre insuffisant de micro-ordinateurs. Dans leur déclaration, ces étudiants interpellent leur administration afin qu'elle s'ouvre au dialogue «et lui demandent» d'impliquer les étudiants dans la prise de décisions les concernant. En grève, ces étudiants, d'après leurs déclarations, ne demandent qu'«une application des lois en vigueur». Il est souhaitable qu'avec l'ouverture du dialogue, le conflit pourrait être réglé.