Ces prérogatives concerneront le Parlement, l'Exécutif et l'opposition s'est contenté de dire le patron du FLN sans plus de précisions. Apparemment, la prochaine révision de la Constitution cache bien des surprises. Selon le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, devenu l'homme politique le plus prolifique en matière d'annonces, «des changements importants interviendront au sein des institutions de l'Etat». Interrogé, hier, à l'APN en marge des élections des représentants du FLN au sein des instances de l'Assemblée, M. Saâdani a précisé que «le président de la République cédera certaines de ses prérogatives au gouvernement, au Parlement et à l'opposition» dans le cadre de la révision constitutionnelle. Mais il n'a donné aucun détail concernant la nature de ces prérogatives alors que le président concentre tous les pouvoirs autour de lui. Amar Saâdani n'a donné aucune précision, non plus, à propos de l'agenda de la révision du texte fondamental. Cependant, dans les couloirs de l'APN, on évoque que cette révision aura lieu début janvier, après l'adoption de la loi de finances 2015. A titre de rappel, le directeur de campagne de Bouteflika, lors de la précédente élection présidentielle, Abdelmalek Sellal, avait indiqué que la Constitution sera révisée avant la fin de l'année. Cette question a même constitué un thème majeur de la campagne électorale. M.Sellal a promis alors une Constitution qui garantira les droits de l'opposition, la séparation des pouvoirs, l'alternance au pouvoir et l'instauration d'un Etat de droit. Dans ce cadre, des consultations politiques ont été menées par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Boycottées par une bonne partie de l'opposition, ces consultations ont permis de dégager certains points consensuels dont l'officialisation de la langue amazighe, la limitation des mandats présidentiels et le régime semi-présidentiel. Ce qui semble être sûr est que, selon toujours le secrétaire général du FLN, la révision de la Constitution passera par le Parlement et non par référendum. Dans son intervention devant les députés, avant l'entame de l'opération de vote, M.Saâdani a assuré que la Constitution passera devant le Parlement. «Cela a été notre revendication et nos revendications sont légitimes», a-t-il ajouté. Il a appelé les parlementaires de son parti à se préparer à tous les changements «importants qui interviendront dans le pays», tout en réitérant le soutien de son parti aux gouvernements désignés par le président Bouteflika. Amar Saâdani a réservé l'autre partie de son allocution à l'opération d'élections des représentants de son parti au sein des structures de l'APN. Pas moins de 99 députés se sont portés candidats pour les 27 postes à pourvoir, répartis entre vice-présidents de l'APN, présidents de commissions, vice-présidents de commissions et rapporteurs. L'orateur a exprimé son mécontentement de cette foultitude de candidatures, estimant que les députés auraient bien fait de présenter directement ceux qui méritent ces postes. «Vous êtes censés connaître les uns les autres et vous connaissez ceux qui méritent ces postes», a-t-il lancé, précisant que la course aux candidatures n'est pas une fin mais un début. «Occuper un poste de vice-président de l'APN ou de président d'une commission n'est pas synonyme de bureau, téléphone et voiture. c'est une responsabilité», a-t-il souligné, demandant aux élus nationaux de ne pas s'occuper uniquement de se qui se passe à Alger. Amar Saâdani a appelé, en outre, les députés du parti, à ne pas faire allégeance aux personnes mais au parti. Il leur a expliqué que ceux qui comptent sur Saâdani seront sans appuis lorsque Saâdani partira comme ce fut le cas de ceux qui ont fait allégeance à Abdelaziz Belkhadem et avant lui à Ali Benflis. «Ceux qui font allégeance aux personnes resteront des orphelins lorsque ces personnes partiront», a-t-il averti.