Les rues de la ville, les trottoirs et les places publiques sont dans un état lamentable. Tizi Ouzou est rapidement passée du statut de ville de province à celui de capitale économique régionale. Depuis plus de deux décennies, la population suit un accroissement exponentiel à telle enseigne qu'à côté de l'ancienne cité, a surgi une nouvelle ville où tels des dominos apparaissent, depuis le creux d'Azib Ahmed, des bâtiments qui prennent d'assaut des collines alentours. Cette ascension fulgurante de la ville n'est pas sans des problèmes. Outre les habituels casse-tête rencontrés un peu partout, il y a lieu de signaler cette hygiène déplorable. Les rues de la ville, les trottoirs et les places publiques sont dans un état lamentable. Souvent, on est obligés de se détourner pour ne pas avoir un haut-le-coeur devant les répugnants spectacles offerts par exemple : par la grande rue, au niveau du marché aux fruits et légumes qui a débordé sur l'avenue principale, la Nouvelle-Ville, le quartier M'douha, bref, à part le quartier des tours villas et le lotissement à Hamoutène. Tout le reste laisse à désirer. Le citoyen lui-même participe gaiement à «salir» le plus possible. On sort les déchets ménagers à n'importe quelle heure de la journée. On n'utilise surtout pas les fameux sachets-poubelles. Souvent, certains jettent leurs déchets depuis les balcons et s'amusent à regarder les petits sachets noirs éclater en atterrissant et les ordures s'égailler sur le trottoir. Des trottoirs qui n'en sont plus, notamment au centre-ville, avec les travaux de réalisation de la troisième trémie. Poussières, gravats, bruits et autres désagréments sont pour l'heure le lot des citoyens. Les services publics : ADE, PTT, Sonelgaz se sont ingéniés à creuser chacun sa «tranchée» pour dévier les conduites et autres lignes et faciliter les travaux de la trémie. Contacté, le président de l'APC de Tizi Ouzou reconnaît les faiblesses de ce service. Mais il met l'accent sur le manque de moyens, seulement une douzaine d'engins : camions et tracteurs et dont beaucoup sont actuellement en panne. Comme il signale que les agents préposés au nettoiement de la ville sont généralement payés en dessous du Smig. Ce sont en majeure partie des cas sociaux. Le P/APC dira que «seul le projet du centre d'enfouissement technique réglera la majorité des problèmes. Le CET est un projet évalué à 40 milliards de centimes et ce, sans compter l'équipement qui va avec. Les études sont achevées malgré les quelques réserves émanant des riverains, le projet est normalement attendu vers la fin de l'année !» Le P/APC se désole du fait que le ministère de l'Environnement ait demandé de geler les affectations des équipements jusqu'après réception du CET. En attendant, le ministère de l'Intérieur a mis deux camions bennes à la disposition de l'APC. Comme le P/APC signale : la démoustication et la dératisation confiées à une société privée, de même l'abattage des chiens errants. Et l'édile municipal de soutenir qu'aucune maladie à transmission hydrique n'est signalée. Enfin, rappelons que l'ensemble du réseau d'eau potable est à refaire. Un budget de 50 milliards de centimes est débloqué à cet effet. Tizi Ouzou, qui croule sous la saleté attend que les choses aillent mieux.