Pour l'Algérie, il n'y a pas que l'activité commerciale qui compte, des questions préoccupantes doivent êtres prises en charge par les deux pays. L'Algérie n'est pas près de rouvrir ses frontières avec le Royaume chérifien. «Les frontières resteront fermées», a martelé, samedi soir, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, invité au Forum hebdomadaire de l'Entv. Catégorique, M.Belkhadem pose des conditions: «Pas d'ouverture tant qu'il n' y pas une action commune sur la lutte antiterroriste, l'immigration clandestine et le trafic de drogue.» Faisant référence à la tragédie nationale qu'a traversée le pays, le secrétaire général a voulu, par là, rappeler l'attitude du Royaume chérifien, lequel n'a pas du tout été coopératif avec l'Algérie. Nul n'ignore, en effet, que Rabat a cherché à sauver sa peau du phénomène du terrorisme en jetant l'entière responsabilité sur l'Algérie. Les propos du responsable du FLN traduisent parfaitement la position officielle de l'Algérie sur ce sujet. M.Belkhadem, qui s'exprimait sous la casquette du FLN, s'est appuyé beaucoup plus sur son statut de ministre d'Etat et de représentant personnel du président de la République. Afin de couper carrément le fil sur le sujet, il persiste et signe que l'ouverture des frontières n'interviendra pas sans les négociations à travers lesquelles le Maroc s'engagera à coopérer avec l'Algérie pour lutter contre les différents phénomènes. Pour l'Algérie, il n'y a pas que l'activité commerciale qui compte, des questions préoccupantes doivent êtres prises en charge par les deux pays. Ainsi, le message d'Alger semble être très clair pour Rabat qui veut à tout prix enlever les barrières pour relancer son commerce. Etouffé par cette situation et craignant le pire pour son économie, le Maroc ne cesse de lancer des SOS. Par le biais de ses responsables politiques, il a appelé à plusieurs reprises l'Algérie à ouvrir les frontières. Même le premier responsable à la tête du Royaume est revenu récemment sur le sujet pour interpeller en personne le gouvernement algérien. Par ailleurs, et à propos de l'échéance d'avril prochain, M.Belkhadem a affirmé que les partis de l'Alliance présidentielle ont collecté plus de 3 millions de signatures pour le Président-candidat. Comme il a affirmé que le candidat Abdelaziz Bouteflika animera, lui-même, sa campagne électorale en présidant des meetings, des rassemblements populaires et en menant un travail de proximité. M.Belkhadem a exprimé l'espoir de son parti de voir le taux de participation à l'élection présidentielle prochaine, atteindre les 65%. Pour lui, la lecture du taux de participation doit être faite dans «un cadre juste» en notant que nombre de pays méditerranéens et des pays «démocratiques», qui peuvent être pris comme référence, ont enregistré lors d'élections présidentielles des taux allant de 45 à 55%, à l'exemple de la France et lors des récentes élections américaines. Concernant le phénomène de l'abstentionnisme, M.Belkhadem a indiqué qu' «il faut revoir ce phénomène» avant de renchérir: «Nous nous attendons globalement, au parti du FLN, à une large participation des citoyens.» «Le plus important, souligne-t-il, est de faire en sorte que ces élections soient honnêtes et transparentes et que tous les partis soient représentés dans les bureaux de vote.» Sur le plan économique, M.Belkhadem a assuré que l'économie algérienne n'est pas touchée sur le plan financier par la crise mondiale. Pour lui, en cas de poursuite de la baisse des prix du pétrole, les recettes du pays, dont 98% proviennent du secteur des hydrocarbures, seront «affectées», mais sans toutefois avoir un impact sur le financement du prochain plan quinquennal. Voulant écarter le doute, il persiste et signe qu'«il n y a pas à s'inquiéter sur les ressources de son financement». Interrogé sur les événements de Berriane, l'invité du Forum a qualifié ces événements de «tragiques», appelant à la mobilisation pour cerner le problème et éviter au peuple algérien la fitna que certains tentent de susciter entre tribus.