Une réunion se tiendra à l'ONU en présence du général américain qui dirigera les opérations, John Allen, ancien commandant des forces américaines en Afghanistan et homme-clé de la guerre en Irak. La coalition initiée par Barack Obama pour détruire le groupe Etat islamique (EI) monte en puissance après la décision de la France de participer aux frappes en Irak et l'accord du Congrès américain pour aider les rebelles en Syrie face aux jihadistes. A New York, le secrétaire d'Etat John Kerry présidait dans la journée une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU destinée, selon lui, à «renforcer» cette coalition formée d'une quarantaine de pays et «à être plus précis» dans les attributions de chacun. «Les Etats-Unis sont en train de bâtir une large coalition internationale pour affaiblir et, à terme, détruire l'EI», s'est félicité jeudi soir le président américain après la décision de la France de se joindre à la campagne aérienne américaine contre les positions de l'EI en Irak. Le président français François Hollande a néanmoins prévenu que son pays n'enverrait pas de troupes au sol et n'interviendrait qu'en Irak, se démarquant sur ce dernier point des Etats-Unis, dont la stratégie implique également des raids aériens contre les fiefs de l'EI en Syrie. Accusé par l'ONU de crimes contre l'Humanité, ce groupe extrémiste sunnite sème la terreur dans les régions dont il s'est emparé ces derniers mois à la faveur de l'instabilité en Irak et de la guerre civile en Syrie voisine, y commettant les pires exactions - viols, enlèvements, exécutions, crucifixions et persécutions. Il a aussi diffusé depuis fin août des vidéos montrant la décapitation de deux journalistes américains et d'un humanitaire britannique enlevés en Syrie, tués selon lui en représailles aux frappes américaines. Jeudi, il a mis en ligne un enregistrement montrant un autre otage, le journaliste britannique John Cantlie, mais sans proférer de menaces. Cette barbarie a révulsé la communauté internationale et poussé à forger la coalition internationale, d'autant que les pays occidentaux craignent que des ressortissants partis combattre dans les rangs de ce groupe ne constituent un danger potentiel une fois revenus. M.Obama a reçu l'aval du Sénat américain, qui a adopté jeudi soir le plan, d'un montant de 500 millions de dollars sur un an, pour équiper et entraîner des rebelles syriens. Ceux-ci, qui combattent aussi bien les jihadistes que le régime, devraient conduire l'offensive terrestre contre l'EI en Syrie, M.Obama ayant assuré qu'il n'enverrait pas de soldats américains au combat au sol. Dans le cadre de la stratégie antijihadistes annoncée le 10 septembre par M.Obama et prévoyant entre autres une intensification des frappes en Irak, les chasseurs américains ont visé pour la première fois un camp d'entraînement de l'EI au sud-est de Mossoul (nord).