Les dirigeants de l'AAV incombent à M.Ould Khelifa la responsabilité du rejet de la demande de leur groupe parlementaire d'intégrer les instances de l'APN. Les présidents des trois partis islamistes composant l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), à savoir le MSP, Ennahda et El Islah sont en colère contre le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa. Abderrazak Makri, Mohamed Douibi et Djahid Younsi incombent à M. Ould Khelifa la responsabilité du rejet de la demande du groupe parlementaire de l'AAV d'intégrer les instances de l'APN qui seront installées demain. Voulant occuper des postes de vice-président de l'Assemblée, de président, vice-présidents et rapporteurs des commissions, les députés de cette alliance islamistes se sont heurtés d'abord à l'opposition des députés FLN, avant de prendre connaissance du rejet de leur demande. Lors d'une réunion entre les présidents des trois partis islamistes, l'entière responsabilité de ce rejet «injustifié» a été incombée au président de l'APN et au pouvoir, accusés d'avoir réduit les libertés politiques, même au sein des institutions de l'Etat. Abderrazak Makri, Mohamed Douibi et Djahid Younsi ont déploré, dans le communiqué ayant sanctionné leur réunion, le fait que l'APN, qui est censée jouer le rôle de contrôle du pouvoir exécutif, ait réduit son rôle à de simples formalités: ouverture et clôture des sessions, enregistrement et adoption des projets du gouvernement. Mais qu'est-ce qui a motivé la décision de l'APN de rejeter la demande des députés islamistes qui ont boycotté les instances depuis deux ans en guise de protestation contre la fraude électorale? «C'est une décision autoritaire», explique un député. Pourtant, l'intégration des instances de l'APN est un droit légitime de l'Alliance de l'Algérie verte, même si elle est fortement contestée par les députés du parti majoritaire, le FLN en l'occurrence. «C'est leur droit d'intégrer les instances de l'APN. Personne ne peut les en empêcher. C'est un droit constitutionnel. Ils participent quand ils veulent et boycottent quand ils veulent. Chaque groupe parlementaire a un quota dans les structures de l'APN au prorata du nombre de sièges obtenus lors des élections législatives», a reconnu un député du vieux parti. Mieux encore, le chargé à la communication du FLN, Saïd Bouhedja, nous a expliqué que les députés des partis islamistes «ont le droit d'intégrer les instances de l'APN». «Le FLN ne va pas s'y opposer et il ne peut pas les en empêcher, car le règlement intérieur le leur permet», avait-il indiqué. Pour Saïd Bouhedja, les partis islamistes veulent placer leurs députés dans les structures de l'Assemblée pour jouer un rôle dans les activités de l'APN. Or, a-t-il ajouté, «ils (les islamistes, Ndlr), ne peuvent rien faire, car ils sont minoritaires et nous sommes la majorité». Mais les islamistes voulaient-ils s'offrir les tribunes de l'APN pour défendre le projet de transition démocratique pour lequel ils travaillent dans le cadre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd)? «Ils sont faibles. Ce qui peut nous faire, en revanche peur, c'est leurs liens avec l'organisation internationale des Frères musulmans», avait insisté M. Bouhedja, concédant que la présence de l'opposition dans les structures du Parlement «est une bonne chose pour la démocratie». Dans une déclaration qu'il nous a faite, Youcef Khababa, chef du groupe parlementaire de l'AAV, a expliqué que la décision d'intégrer les commissions de la chambre basse du Parlement répond à la nécessité «de mieux défendre les propositions de loi et initiatives lancées par le groupe parlementaire de l'alliance». Avec le rejet de leur demande, les députés de l'AAV doivent attendre peut-être l'année prochaine pour espérer intégrer les instances de l'Assemblée.