De nouveaux combats se déroulaient hier au Soudan du Sud, dénoncés par la médiation est-africaine de ce conflit civil qui ravage le pays depuis neuf mois. «Les envoyés spéciaux» de l'Autorité intergouvernementale pour le développement, (Igad), «condamnent dans les termes les plus forts les combats en cours entre les deux belligérants dans le comté de Renk et dans une zone au sud de Malakal dans l'Etat du Haut-Nil», a déclaré l'organisation est-africaine dans un communiqué. L'Igad a appelé les deux parties à «cessez immédiatement ces combats insensés» dans le nord du pays. «Il est regrettable que ce genre de développements survienne à chaque fois que commence une session de pourparlers» de paix, a poursuivi Seyoum Mesfin, président du processus de médiation pour l'Igad, cité dans le communiqué. Des pourparlers doivent débuter dans les prochains jours en Ethiopie. Le Soudan du Sud est déchiré depuis la mi-décembre par un conflit émaillé d'atrocités entre les troupes fidèles au président Salva Kiir et celles de son ancien vice-président et rival, Riek Machar. Dans ce conflit, des milliers de personnes - sans doute des dizaines de milliers, mais aucun bilan précis n'existe - ont été tuées et plus de 1,8 million chassées de chez elles. Fin août, les deux parties s'étaient une nouvelle fois engagées à cessez le conflit. Mais les accords de cessez-le-feu obtenus à l'arrachée par les médiateurs depuis neuf mois ont systématiquement été violés. Fin août, l'Igad avait aussi donné jusqu'au 9 octobre aux deux parties pour former un «gouvernement de transition et d'union nationale». Dans ce contexte, le gouvernement sud-soudanais a déclenché un autre tollé cette semaine, en annonçant - avant de rétro-pédaler - qu'il interdisait à toutes les entreprises privées et ONG de cesser sous un mois d'employer des travailleurs étrangers pour les remplacer par des Sud-soudanais.