La ville d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), troisième agglomération kurde de Syrie, était "totalement assiégée" dimanche par le groupe armé Etat islamique (EI) qui veut renforcer son contrôle sur une large portion de la frontière avec la Turquie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les éléments de ce groupe extrémiste, qui ont pris plus de 60 villages dans la région de Kobané depuis mardi soir, "ont encore progressé et se trouvent dans certains endroits à une dizaine de kilomètres seulement de la ville", a affirmé à la presse le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. En lançant l'assaut sur Kobané, l'EI veut s'assurer une continuité territoriale sur une large portion de la frontière entre la Syrie et la Turquie. Les combats qui font toujours rage dans les environs de Kobané ont coûté la vie depuis mardi soir à au moins 37 éléments de l'EI et 27 côté kurde. "La grande majorité des morts du côté jihadiste sont des non-Syriens, dont des Tchétchènes et des ressortissants du Golfe", a indiqué M. Abdel Rahmane. Les civils kurdes de la ville et ses environs continuaient de fuir vers la Turquie par crainte de représailles, d'après l'OSDH. Quelque 60.000 Kurdes ont déjà trouvé refuge dans ce pays voisin depuis jeudi, selon Ankara. Face à la progression de l'EI, quelque 300 combattants kurdes de Turquie sont venus en Syrie prêter main forte à leurs frères d'armes syriens, d'après l'ONG. L'opposition syrienne en exil a appelé la communauté internationale "à agir d'urgence pour prévenir un nettoyage ethnique" dans cette ville.