L'ex-Premier ministre français Alain Juppé, rival de Nicolas Sarkozy au sein de la droite pour la présidentielle de 2017, a estimé hier que le «match» avait «commencé» et qu'il irait «jusqu'au bout», deux jours après le retour politique de l'ancien président. «Si j'ai dit ça, c'est parce que j'y ai réfléchi, pensé, j'en ai envie et donc je vais aller jusqu'au bout», a déclaré M. Juppé, maire de Bordeaux (sud-ouest), au «Grand rendez-vous» Europe 1-Le Monde-iTélé. L'ex-président Nicolas Sarkozy, battu en 2012 par le socialiste François Hollande, a annoncé vendredi son retour en politique, avec l'objectif implicite de gagner la présidentielle de 2017, après des mois de faux suspense. «Je sais bien qu'aujourd'hui le match a commencé», a réagi Alain Juppé. «On essaie de faire croire que je n'irai pas jusqu'au bout. Eh bien je vais en apporter la démonstration. Vous le verrez en 2016 et 2017», a-t-il dit. «Je le confirme, je l'écris, je le signe», a martelé l'ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, s'engageant n'exercer qu'un seul mandat présidentiel s'il est élu en 2017. «L'intox a commencé», a ajouté l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, interrogé sur les arguments prêtés à Nicolas Sarkozy contre sa candidature, à savoir son âge (71 ans en 2017) et son passé judiciaire. Mais «je ne vais pas passer mon temps à me positionner par rapport à Nicolas arkozy», a-t-il prévenu. Cependant, «en matière d'ennuis judiciaires, vaut mieux pas se livrer à un match, hein!», a-t-il lâché. L'avenir politique de Nicolas Sarkozy dépend étroitement de la demi-douzaine d'affaires dans lesquelles son nom est cité: la plus grave à ce jour est une mise en examen (inculpation) en juillet pour corruption active d'un magistrat après une garde à vue, une première pour un ancien président français. Agé de 59 ans, Nicolas Sarkozy a précisé vendredi dans son message être dans un premier temps candidat pour devenir le patron de son parti, l'UMP (droite), un poste à pourvoir en novembre. M. Juppé a de son côté fermement défendu le principe d'une primaire ouverte à toute l'opposition en vue de 2017, alors que M.Sarkozy entend utiliser la présidence de l'UMP comme tremplin direct.