Mis en examen pour corruption active, alors qu'il est sous la menace d'autres affaires judiciaires, l'ancien chef de l'Etat français voit les espoirs d'un rapide retour en politique s'évanouir. En effet, cette inculpation intervient à un mauvais moment pour Nicolas Sarkozy, qui envisageait de prendre à l'automne la tête du parti de droite UMP dans la perspective de la présidentielle de 2017. C'est après 15 heures de garde à vue dans les locaux de l'office anticorruption, une première pour un ancien chef de l'Etat, qu'il a été mis en examen pour recel de violation du secret professionnel, corruption et trafic d'influence actifs. Il n'est cependant pas soumis à un contrôle judiciaire. La corruption et le trafic d'influence sont des délits passibles de peines pouvant aller jusqu'à dix ans de prison. Deux autres personnes ont été inculpées dans la même procédure. Il s'agit de son avocat Thierry Herzog et un avocat général à la Cour de cassation, Gilbert Azibert. "Cette situation est grave, les faits sont graves (...) Et puis cela concerne des magistrats, de hauts magistrats, un avocat, un ancien président de la République", a commenté le Premier ministre socialiste Manuel Valls sur BFM TV/RMC. "Mais moi comme chef du gouvernement, je dois m'en tenir au respect des principes d'indépendance de la justice et de présomption d'innocence", a-t-il ajouté. Si certains proches de Sarkozy ont dénoncé un "acharnement totalement disproportionné", les ténors de droite sont restés prudents, à l'image de l'ancien Premier ministre Alain Juppé, autre prétendant potentiel à la présidentielle de 2017, qui avait souhaité jeudi sur son compte Twitter que l'"innocence" de Nicolas Sarkozy soit démontrée par la justice. Pour rappel, les juges d'instruction cherchent à établir si l'ancien président (2007-2012) a essayé d'obtenir des informations couvertes par le secret auprès de Gilbert Azibert sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d'une intervention pour un poste de prestige à Monaco. Réagissant à cette mise en examen, le député du Front national et avocat Gilbert Collard a ironisé : "Nicolas Sarkozy traîne derrière lui des affaires, comme le putois la mauvaise odeur". Selon lui, l'ancien président est "définitivement discrédité par les affaires". M. T/Agences Nom Adresse email