Le droit de se poser des questions! Laissons de côté les émotions et les condamnations d'usage de tous les actes terroristes pour nous en tenir aux faits. Un communiqué de notre ministère de l'Intérieur, publié lundi soir, nous apprend que les services de sécurité sont à la recherche d'un ressortissant français «invité et hébergé depuis son arrivée à l'aéroport international d'Alger, le 20 septembre 2014, dans un chalet proche du complexe de Tikjda (wilaya de Bouira)». Le même communiqué précise que «des individus ont intercepté, le 21 septembre à 21 heures, à hauteur du village d'Aït Ouabane, commune d'Akbil (wilaya de Tizi Ouzou), un véhicule ayant à son bord un groupe d'Algériens accompagnés du ressortissant français Gourdel Hervé Pierre...Les assaillants, après avoir libéré ses compagnons algériens et abandonné le véhicule sur les lieux, ont gardé le ressortissant français et pris la fuite vers une destination inconnue». Qui est ce ressortissant français? C'est un guide de haute montagne mais aussi photographe. Il réside à Nice (France) et «organise régulièrement des stages dans l'Atlas marocain». Continuons la suite des événements. Tard dans la soirée, lundi dernier, à partir de New York où il se trouvait, le ministre français des Affaires étrangères «confirme malheureusement l'authenticité de la vidéo qui comporte des images d'Hervé Gourdel». Il s'agit d'une vidéo qui, selon des médias français, montre Gourdel «entouré de deux hommes masqués et armés de kalachnikovs». Dans cette même vidéo et toujours selon les médias français, un des deux hommes armés «exige» du président français qu'il cesse les attaques (contre les terroristes en Irak) dans les 24 heures qui suivent, sinon Gourdel sera égorgé. En illustration, une photo. Elle montre Gourdel assis en tailleur entre deux hommes masqués et armés. Comme «décor», un couvre-lit fleuri masque le fond de la photo. Gourdel n'a pas l'air paniqué. Il a gardé ses lunettes sur la tête et son appareil photo sur le cou. L'un des deux hommes armés a les yeux fixés sur une feuille qu'il tient à la main. Probablement le texte de «l'ultimatum» qu'il lance à Hollande. Rien du «décor» habituel des vidéos d'Al Qaîda ni de ses filiales ni de ce que l'on appelle le Daesh (terroristes opérant en Irak). C'est ce qu'on pourrait appeler la première anomalie. En réalité, la toute première est cette publication par Gourdel sur son site Facebook. Il y annonçait, bien avant, le projet de son voyage en Algérie. Il termine son texte avec cette curieuse précision: «Si je reviens.» Une prémonition? De plus, la mère de Gourdel a déclaré à un hebdomadaire français avoir eu au téléphone son fils dimanche après-midi, soit quelques heures avant les faits. Elle s'est dite inquiète mais n'a pas, selon le journal, «souhaité donner de plus amples précisions sur le voyage de son fils». Non sans avoir dit que son fils l'avait prévenu «qu'il serait peut-être difficilement joignable» par la suite. Enfin et pour un guide de haute montagne qui a voyagé à travers le monde, il est curieux qu'il se soit décidé à «faire une randonnée» (comme l'a dit sa mère) dans le massif du Djurdura où aucun sport de montagne n'est pratiqué «depuis 1992» pour des raisons évidentes de sécurité comme l'a rappelé au site TSA, le président du club sportif de montagne, Mohamed Benzerrouk. Hier, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur cette affaire. Normalement, il commencera par se pencher sur toutes ces anomalies qui ont eu lieu sur le sol français. Dans notre pays, nos forces de sécurité sont à pied d'oeuvre. D'ailleurs, la veille de cette affaire, ils ont éliminé, dans cette même zone, un des chefs terroristes, surnommé «le manchot». La victoire de l'Algérie sur le terrorisme est incontestable. Et cette affaire pas très «catholique» n'y changera rien!