L'Assemblée sortante en Libye, le Conseil général national (CGN), a majorité islamiste, a approuvé le gouvernement d'Omar al-Hassi, parallèle à celui reconnu par la communauté internationale. Omar al-Hassi, professeur de sciences politiques de l'Université de Benghazi (est), avait été candidat malheureux lors de l'élection par le CGN en juin d'un chef de gouvernement. La création du nouvel exécutif va encore consacrer le bicéphalisme en Libye, entre deux gouvernements, nationalistes et islamistes, et accentue davantage la situation politico-sécuritaire du pays, livré aux milices armées. Cela intervient à quelques jours seulement, après la démission du gouvernement provisoire, Abdallah Al Theni, qui siège, à Tobrouk dans l'est du pays, tout autant que le Parlement élu le 25 juin, pour échapper à la pression des milices islamistes. Al-Theni serait aussi pressenti comme futur candidat au même poste. Mais les miliciens islamistes contestent ce gouvernement et ce Parlement, qu'ils accusent de trahison pour avoir lancé un appel à l'intervention étrangère et à la dissolution des milices armés. Ces miliciens regroupés dans la coalition "Fajr Libya" accusent les autorités d'avoir été complices des raids aériens menés selon eux par les Emirats arabes unis avec le soutien de l'Egypte contre leurs combattants. Après avoir pris le contrôle le 22 août de l'aéroport de Tripoli à leurs rivaux nationalistes, ils ont convoqué le CGN, dont le mandat a théoriquement expiré avec l'élection du nouveau Parlement, et cette Assemblée ressuscitée a confié à M. Hassi le soin de former un gouvernement parallèle. Pour sa part, le Parlement des nationalistes a chargé lundi le Premier ministre sortant Abdallah al-Theni de former un nouveau gouvernement restreint. Celui-ci avait présenté la démission de son cabinet jeudi au Parlement et avait été chargé d'expédier les affaires courantes. Le gouvernement de M. Theni, qui peinait déjà à rétablir l'ordre, a avoué lundi avoir perdu le contrôle des ministères et des institutions de l'Etat situés à Tripoli. Sur le terrain, les combats se poursuivent entre milices rivales, alors, que l'on fait état du crash d'un avion de chasse appartenant aux forces du général libyen dissident Khalifa Haftar qui a heurté un immeuble lors d'un vol de démonstration mardi à Tobrouk, tuant son pilote et un enfant, a indiqué un responsable des services de sécurité. "Le pilote s'est tué lorsque son avion a heurté un immeuble lors d'un vol de démonstration", a déclaré ce responsable. Le copilote a survécu mais un enfant a été tué et plusieurs civils ont été blessés, selon la même source. Une partie de l'immeuble a été endommagée par l'impact. Vendredi, un autre avion des forces du général Haftar s'était écrasé dans l'est du pays et son pilote avait été tué. L'avion s'était écrasé à Al-Baïda (à 1 200 km à l'est de Tripoli), après avoir mené des frappes contre des positions de groupes islamistes à Derna, à 100 km plus à l'est. Ce crash avait été attribué à une "panne technique" par un responsable des forces de Haftar. A. R./Agences Nom Adresse email