Il est 16h à Alger quand l'info est tombée sur les sites d'informations: l'otage Hervé Gourdel a été exécuté! C'est la consternation dans les rédactions et dans la majorité des foyers en France et en Algérie. Au moment où l'Entv et l'APS restent silencieuses, Ennahar TV est la première chaîne à diffuser les images de la décapitation de l'otage français tout en floutant le visage du ressortissant français. Mais les images sont déjà choquantes et bouleversent la planète. De New York, le président français, François Hollande, a tenu à réagir depuis la mission française à l'ONU, à la décapitation d'un otage français en Algérie par un groupe lié à l'organisation Etat Islamique (EI). Le président Hollande s'est entretenu auparavant par téléphone avec la famille de l'otage, Hervé Gourdel. Le président, selon son entourage, a reçu les premiers éléments d'information non confirmés vers 09h locales (13h GMT) alors qu'il s'entretenait avec des dirigeants étrangers à son hôtel de New York, se montrant dès lors «extrêmement préoccupé». Le président français François Hollande qui était encore sous le choc après avoir visionné des images de l'exécution a convoqué un point de presse improvisé et condamné de New York le «lâche» et «odieux» assassinat d'un otage français en Algérie par un groupe islamiste affilié au groupe Etat Islamique, soulignant qu'elle renforçait sa «détermination» à lutter contre cette organisation. «L'otage français, Hervé Gourdel, a été «assassiné lâchement, cruellement, honteusement», a déclaré le chef de l'Etat français en soulignant que les frappes militaires françaises contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak se poursuivraient «le temps nécessaire». Le visage fermé, François Hollande a indiqué que «les auteurs de crime odieux devront être châtiés». «Ma détermination est totale et cette agression ne fait que la renforcer», a-t-il poursuivi dans une allusion à l'intervention militaire française en Irak contre l'organisation de l'Etat Islamique dont les ravisseurs de Hervé Gourdel se sont réclamés. Nous continuerons à lutter contre le terrorisme, partout et notamment contre le groupe qu'on appelle Daesh (acronyme arabe de l'Etat Islamique,) qui répand la mort en Irak et en Syrie», a-t-il souligné. François Hollande a également annoncé qu'il réunirait dès aujourd'hui à l'Elysée un conseil de défense pour, «à la fois fixer les buts que nous avons assignés à nos opérations militaires, et renforcer encore la protection de mes compatriotes». La France «vit une épreuve» mais «ne cède jamais devant le chantage», a lancé hier le président français François Hollande devant l'Assemblée générale de l'ONU, quelques heures après la diffusion d'une vidéo montrant la décapitation d'un otage français par un groupe djihadiste en Algérie. «La France vit une épreuve à travers l'assassinat d'un de nos compatriotes, mais la France ne cède jamais devant le chantage», a déclaré M. Hollande, assurant que la «lutte contre le terrorisme devait être poursuivie et amplifiée». L'annonce de l'exécution de l'otage français est intervenue quelques minutes après l'intervention à l'Assemblée française de Manuel Valls, qui défendait l'engagement militaire de la France en Irak. Le Premier ministre s'est ensuite refusé à confirmer l'information. La vidéo, postée sur des sites djihadistes et intitulée «Message de sang pour le gouvernement français», débute par des images de François Hollande prises au cours de la conférence de presse durant laquelle il a annoncé la participation de la France à la campagne de frappes contre l'EI en Irak. Elle montre ensuite l'otage, agenouillé et les mains derrière le dos, entouré de quatre hommes armés et le visage dissimulé. L'un des hommes lit ensuite un message dans lequel il dénonce l'intervention des «croisés criminels français» contre les musulmans en Algérie, au Mali et en Irak notamment. Très vite après la diffusion de la vidéo sur certaines chaînes de télévision comme Ennahar TV et Echourouk TV, les réactions françaises pleuvent. Abdellah Zekri, président de l'Observatoire français contre l'islamophobie et membre du Conseil français du culte musulman, a déclaré à un journal électronique TSA: «Ce sont des criminels qui n'ont aucune relation avec l'Islam.» «Je suis en colère contre ces assassins qui ont tué un Français venu en toute confiance en Algérie», ajoute-t-il. «Ce sont des criminels qui tuent au nom de l'Islam, ce qui porte atteinte à notre religion et aux musulmans, notamment ceux qui habitent en France», poursuit-il. Jean-Luc Mélenchon a déclaré sur son compte Twitter: «Tuer un homme sans défense et désarmé est un acte de lâches et qui le commet n'est pas un guerrier, mais un assassin.».