Cet événement peut être exploité pour amener l'Algérie à participer dans les opérations militaires en Irak et en Libye. L'instance de suivi et de concertation de l'opposition nationale a mis en garde avant-hier à Alger «les hautes autorités algériennes de se laisser entraîner dans des plans et agendas concoctés par les puissances occidentales». Dans cet ordre d'idées, le président du RCD, Mohcen Belabbas, un des membres de cette instance affirme dans son entretien accordé à TSA que l'exécution du ressortissant français peut être exploitée par les puissances occidentales pour amener l'Algérie à participer dans les opérations militaires en cours en Irak, voire même ensuite en Libye. En plus de condamner l'acte «abject» et «ignoble» de l'assassinat de l'otage français, l'opposition affirme que le pouvoir est le seul responsable de l'insécurité prévalant dans le pays. Il a été également décidé «de prendre à témoin» le peuple algérien en lui adressant un message, en vue de «clarifier les objectifs et les enjeux de son projet de sortie de crise multidimensionnelle dans laquelle se débat l'Algérie», rapporte le communiqué sanctionnant la toute première réunion de cette instance tenue jeudi dernier au siège de permanence de l'ex-chef de gouvernement, Ali Benflis sis au Val d'Hydra à Alger. Cette réunion qui intervient après l'installation de cette instance lors de la réunion tenue au siège du RCD le 10 septembre dernier, a été boudée par l'autre ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche. Contrairement à ce dernier, l'ancien chef de gouvernement sous Chadli, Sid Ahmed Ghozali, a envoyé ses représentants à ce conclave. Selon les organisateurs, M. Ghozali sera présent en personne aux prochaines réunions de ladite instance. Ali Benflis qui n'a aucunement conditionné sa participation à l'élection présidentielle du 17 avril dernier, a déclaré son attachement aux revendications de la Cltd, dont «la nécessité une instance nationale indépendante chargée de la supervision des diverses élections durant leurs différentes phases depuis la révision des listes électorales à l'annonce des résultats et l'étude des recours». Cela, commente-t-il «permettra de mettre un terme aux mascarades électorales et garantira au peuple algérien le droit de choisir librement ses représentants légitimes.» Les acteurs politiques constituant cette coalition ont condamné à l'unanimité l'acte odieux de l' exécution du ressortissant français, Pierre Hervé Gourdel, et dénoncé les actes «criminels» des groupes terroristes. L'instance de concertation et de suivi a en outre condamné la mainmise du pouvoir public dans le domaine des médias, notamment en «donnant un cachet partisan à l'instance de régulation de l'audiovisuel». Le communiqué de l'opposition dénonce aussi «le statu quo et l'impact négatif dus à la vacance du pouvoir». Parmi les propositions de l'opposition, Ali Benflis a cité «la présentation d'une alternative pour l'instauration d'un véritable système démocratique». La réunion s'est déroulée à huis clos, en présence des dirigeants du RCD, Mohcen Bellabès, du dirigeant de l' ex-FIS dissous, Ali Djedi, du MSP, Abderrezak Makri, du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, du secrétaire général du mouvement El Islah, Djahid Younsi, du président du parti Jil Jadid, Sofiane Djillali et des anciens chefs de gouvernement, Ahmed Benbitour, Ali Benflis et des représentants du FJD de Djaballah. Ont pris part également à cette réunion des juristes, des défenseurs des droits de l'homme, à leur tête Ali Yahia Abdenour.