«Aucun plan ne sera efficace s'il ne bénéficie pas de l'appui de toutes les parties». Les relations algéro-espagnoles ont été examinées, hier de long en large par les responsables politiques des deux pays. La visite éclair du président du gouvernement espagnol en Algérie, à la tête d'une importante délégation d'hommes d'affaires représentant les secteurs du bâtiment, des infrastructures, de l'énergie et les usines de dessalage d'eau de mer, s'inscrit dans le sillage du traité d'amitié et de bon voisinage conclu l'année dernière à Madrid entre l'ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar et le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika. En plus de la «révision des relations politiques bilatérales», indique M. Zapatero, il est temps de mettre au point, sur le plan économique, «un calendrier périodique» de réunions entre les responsables des deux pays. La relance du processus de Barcelone à l'occasion de la commémoration, l'année prochaine du dixième anniversaire de cette rencontre euroméditerranéenne de 1995, la lutte contre l'immigration clandestine et la lutte antiterroriste nécessitent, selon le président Zapatero, une stabilité politique dans le Bassin méditerranéen. Parmi les facteurs de blocage de l'intégration euromaghrébine figure en pole position le conflit du Sahara occidental. A ce propos, Zapatero a réaffirmé l'attachement de son pays à une «solution juste et définitive» du conflit du Sahara occidental «dans le cadre de la légalité internationale», contrairement au ministre français des Affaires étrangères qui appelait la veille à un «dialogue direct entre Alger et Rabat», le conférencier estime que la question du Sahara occidental doit être réglée conformément à la légalité internationale, dans lequel les Nations unies doivent jouer le rôle de «leader». Pour M.Zapatero, seul le peuple sahraoui et le Maroc sont concernés par ce conflit. Un conflit, poursuit Zapatero, qui ne verra son dénouement que grâce à un accord global entre les parties en conflit. «La solution à cette question doit être trouvée au sein des Nations unies à travers un accord entre tous les partenaires afin de satisfaire les droits de toutes les parties», souligne l'orateur. Par ailleurs, il a tenu à préciser qu'«aucun plan ne sera efficace s'il ne bénéficie pas de l'appui de toutes les parties. «Le gouvernement espagnol va travailler dans ce sens et ne ménagera aucun effort pour parvenir à une solution juste et définitive qui permettrait au peuple sahraoui de voir le bout du tunnel». Cependant, il a indiqué que le «le chemin exige beaucoup de sérénité et de dialogue» entre toutes les parties. «Même l'Algérie peut contribuer à trouver une solution si elle le désire», poursuit M.Zapatero. A entendre parler le conférencier, on comprend que le plan de paix au Sahara occidental est mort et enterré après la démission de James Baker. Par ailleurs, le ministre algérien des Affaires étrangères M.Abdelaziz Belkhadem a improvisé un point de presse après le départ de M.Zapatero et au cours duquel il a réitéré la position de principe de l'Algérie par rapport au dossier sahraoui. «Nous ne sommes pas les tuteurs des Sahraouis... Comme nous n'avons pas non plus besoin de tuteurs pour dialoguer avec nos frères marocains». Avant de poursuivre que «les seules parties concernées par le conflit sont le Maroc et Le Front Polisario».