Le mouton n'est pas à la portée de tout le monde Au niveau des marchés informels, les moutons sont cédés sans contrôle sanitaire défiant toutes les règles de la protection sanitaire des citoyens. La fête de l'Aïd El Kébir est là. C'est la fête par excellence du Sacrifice. Comme chaque année, les citoyens n'ont d'yeux que pour le mouton. Un mouton qui n'est plus à la portée de tous. Si durant les années précédentes, le sujet n'a de rapport qu'avec le prix, cette année, une autre problématique s'est invitée. En effet, l'Aïd arrive dans une conjoncture particulière marquée notamment par l'apparition de l'épidémie de la fièvre aphteuse depuis le mois de juillet dernier. Une maladie animalière qui n'est pas sans inquiéter autant les consommateurs que les pouvoirs publics. En cette période, les marchés à bestiaux connaissent une affluence de plus en plus grandissante des citoyens à la recherche d'un mouton à sacrifier. Mais la sécurité est-elle vraiment garantie? Si la question ne se pose pas au niveau des marchés communaux, ce n'est pas le cas pour les marchés informels où le tout-contrôle sanitaire n'est pas assuré. A Béjaïa, les marchés pullulent. A chaque coin de rue, des moutons sont exposés sans la moindre garantie d'hygiène ou de contrôle sanitaire. C'est le dernier souci des maquignons qui ne sont là qu'à la recherche de la meilleure affaire. Hier, une virée au niveau de certains points de vente informels nous a permis de confirmer cet état de fait. Certains citoyens sont totalement déroutés, pas seulement par les prix mais aussi par l'absence de garantie quant à la bonne santé de l'animal, du moins celle qui le prouve noir sur blanc. «On n'est pas sûr si les règles sanitaires sont respectées ou pas», affirme ce citoyen en quête d'un mouton à sacrifier, mais pas à n'importe quel prix. A Béjaïa, comme un peu partout ailleurs, des marchés sont improvisés sur les bas-côtés des routes, voire même dans certaines places publiques au niveau des villages. Des bêtes de différents calibres sont exposées à la vente, mais aucune d'elles ne porte de certificat vétérinaire prouvant leur bonne santé et ce en dépit du fait que la région n'ait pas été épargnée par la fièvre aphteuse. Elle a même fait partie des wilayas les plus touchées sur le territoire national. Cette épidémie a eu raison d'une partie importante du cheptel de la région. La maladie n'a pas complètement été évincée et le risque de contamination existe toujours. C'est pourquoi les services agricoles de la wilaya ont conditionné la vente de moutons par la présence permanente d'un vétérinaire agréé pour délivrer des certificats sanitaires pour les bêtes destinées à la vente. Ce qui n'est pas le cas au niveau de ces marchés occasionnels. Si les directives des services agricoles sont appliquées au niveau des marchés hebdomadaires, ce n'est pas le cas pour les marchés informels, où la vente échappe à tout contrôle et cela se passe au vu et au su de tout le monde: aucune mesure n'est prise afin d'éviter ce genre de commerce qui n'est pas sans risque pour la propagation de la fièvre aphteuse. Contactée par nos soins, une source sanitaire a souligné que «les marchés communaux sont obligatoirement pourvus d'un vétérinaire qui vérifie la santé des animaux avant leur mise sur le marché». Ce qui confirme l'absence de contrôle au niveau des marchés informels. Notre interlocuteur précise toutefois que le consommateur a le droit d'exiger un certificat sanitaire auprès du vendeur. C'est un droit pour l'acheteur afin de s'assurer de la bonne santé du mouton qu'il a acheté. Mais ce n'est toujours pas facile au niveau de ces marchés parallèles où l'argument de vente demeure essentiellement le prix.