L'ultimatum d'Al Qaîda, qui a expiré hier, fait de nouveau craindre le pire à la communauté mondiale. Au moment où le Gspc, connu pour ses accointances avec Al Qaîda, semble traverser une zone de turbulences sans précédent, l'organisation de Ben Laden risque fort de passer de nouveau à l'action si l'on en croit l'ultimatum qui a été lancé et dont la durée a expiré ce matin. Dans un enregistrement sonore diffusé le 15 avril par la chaîne de télévision Al-Arabiya basée à Dubaï et authentifié par l'agence de renseignement américaine (CIA). Pour rappel, Oussama Ben Laden avait proposé «la paix» aux pays européens qui s'engagent à «ne pas agresser les musulmans». Il avait précisé que «l'offre de paix est ouverte pour une période de trois mois à partir de la date de diffusion de ce message». Il s'agissait de la première sortie publique de Ben Laden, traqué dans le monde entier, depuis près d'une année, ce qui a démontré l'inanité des méthodes américaines en matière de lutte contre le terrorisme islamiste, et fait craindre le pire à l'ensemble des capitales occidentales. Déjà, les Anglais, qui font face au propre scandale de leurs services secrets, mettent en avant les «faiblesses» de leur monument le plus célèbre, le «Big Ben», passible de subir une attaque terroriste, du même type que celle qui avait visé les Twins Towers le 11 septembre 2001. Pendant que le monde retient son souffle, donc, le Gspc tente tant bien que mal de se redéployer en Algérie depuis les nombreux revers essuyés suite aux terribles coups portés par nos services de sécurité, et dont le plus important a été l'élimination complète de son état-major lors d'une spectaculaire opération, à peine quelques jours après que Hattab eut été jugé et exécuté par ses pairs, comme nous le rapportions dans une précédente édition. La rumeur était également allée bon train sur les probables successions à Nabil Sahraoui abattu par les forces de sécurité et formellement identifié par celles-ci. Le Gspc, qui a entrepris une «politique de communication tous azimuts» à travers un site internet, s'est refusé à admettre la perte, se contentant de décréter ne pas en avoir connaissance, promettant d'en dire plus ultérieurement. Rien de cela ne fut, près d'un mois plus tard, ce qui confirme le fait que l'émir national du Gspc a bel et bien été abattu, rendant impossible à ses éléments d'en admettre le fait, sous peine de précipiter plus encore la vague de redditions, dont l'ampleur a atteint des proportions partout importantes. Le nombre de terroristes qui se sont rendus depuis la présidentielle d'avril 2004 s'élève en effet, à près d'une centaine, ce qui représente une partie non négligeable des éléments encore actifs de cette organisation terroriste. C'est pour tenter de «masquer» ce revers, du reste, que le Gspc a monté la fameuse opération contre la centrale électrique du Hamma. L'opération avait eu un impact assez retentissant depuis que ce groupe terroriste l'avait revendiquée et que les services de la sûreté nationale avaient admis, après enquête approfondie, qu'il s'agissait bel et bien d'un attentat. Adoptant une méthode qui n'est pas sans rappeler celle du Hamas palestinien, donc, le Gspc, issu d'une scission d'avec le GIA en septembre 1998, a procédé à la désignation de son nouvel émir, conformément à sa charte, dans les trois jours qui ont suivi l'élimination de Nabil Sahraoui. Le nom du successeur de ce dernier, toutefois, a été maintenu secret (pour combien de temps encore?) afin de tenter de le protéger face à des services de sécurité de plus en plus performants, réussissant régulièrement des opérations spectaculaires contre les poches de maquis existant encore dans certaines régions du pays. Les grandes villes algériennes ne semblent pas exemptes d'attentats similaires à celui qui avait visé la centrale du Hamma suivant la stratégie nouvelle du Gspc consistant à tenter de s'infiltrer dans les agglomérations afin d'y commettre des actions terroristes à grand retentissement médiatique. La peur, donc, continue de régner sur les villes, d'ici et d'ailleurs...