Pour l'heure, le projet est au stade du discours de bonnes intentions en attendant les fonds. La nouvelle ville de Bouinan, implantée dans la wilaya de Blida, a été hier, à l'hôtel El Djazaïr, au centre d'une rencontre qui a réuni les premiers responsables des départements ministériels concernés, de près ou de loin, par cet ambitieux projet, destiné à être un pôle sportif par excellence. Ainsi, l'Habitat, la Jeunesse et les sports et les ministères délégués chargés de la Ville et de la Relance économique ont été invités par Chérif Rahmani qui a fait une communication exhaustive sur le projet, en relevant les aspects autant techniques, que civilisationnel. Il ressort des propos du ministre de l'Environnement que les différentes études topologiques et d'aménagement sont en phase finale. M.Rahmani a confié à L'Expression que l'ouverture effective du chantier de Bouinan pourrait intervenir au début de l'année prochaine. Seulement, pour ce genre de projet, dont «la réalisation sera longue, complexe et pluridisciplinaire», on ne peut décider de la date de la fin des travaux, d'autant qu'au plan du montage financier, les concepteurs du projet privilégient un financement mixte, public-privé. Et c'est justement à ce niveau que semble se poser le problème. En effet, le ministre de l'Environnement qui a évoqué dans son exposé «la nécessité de vendre cette ville», semble quelque peu dans l'impossibilité de concevoir une démarche claire dans ce sens. En tout cas, il préconise la mise en place d'un établissement public dont la mission serait justement d'établir une sorte de plan marketing pour amener des investisseurs privés à s'intéresser au projet. Pour l'heure, ce dernier est au stade du discours de bonnes intentions en attendant les fonds. Seul argument marketing avancé par Chérif Rahmani est la dotation de la nouvelle ville de Bouinan d'un réseau de communication routier assez conséquent, sauf qu'à l'exception de la Transaharienne qui longe la ville, le reste des autoroutes citées par le ministre, est encore au stade de projet. Il s'agit de l'autoroute Est-Ouest et d'un tronçon de route qui reliera cette nouvelle ville à une autre, à savoir Sidi-Abdellah. On devine donc l'immensité des efforts que devront fournir les fonctionnaires dudit établissement public pour convaincre des promoteurs immobiliers et autres opérateurs économiques à s'implanter à Bouinan. L'architecte chargé de concevoir les plans de cet ambitieux projet, M.Deleuz est, lui, catégorique. «Il faut imposer l'attractivité de la nouvelle ville», souligne-t-il, estimant que les pouvoirs sont tenus de donner vie au projet, par une démarche volontariste, à même de permettre aux citoyens d'y trouver un environnement urbain où ils peuvent s'épanouir. M.Deleuz a esquissé, dans une courte communication, les contours de la nouvelle ville de Bouinan qui, sera, dit-il, «de dimension humaine» et aura comme caractéristique, outre son identité sportive, une tendance à privilégier les espaces verts, avec notamment un immense parc qui traversera la nouvelle ville. Notons que cette cité va s'étendre sur une superficie de 2 175 hectares dont 530 seront urbanisables. Mais, demeure le problème de l'attractivité d'un projet qui dépend d'une multitude de facteurs, actuellement, loin d'être rassemblés.