l'Algérie est appelée à rejoindre le cortège des pays ayant effectué des réformes extraordinaires en matière d'égalité entre l'homme et la femme. La commission chargée de la révision du code de la famille a remis jeudi dernier, le rapport préliminaire au ministre de la Justice, garde des Sceaux. Le dépôt dudit rapport intervient huit mois après l'installation de la commission ad hoc, le 26 octobre 2003, sous la présidence du président de la Cour suprême, M.Boutarn Mohamed Zaghloul. Constituée de quatre groupes et composée de 52 membres représentant les différentes institutions, la commission chargée de la révision du code de la famille, s'est étalée sur quatre points principaux, considérés comme volets prioritaires et urgents, à savoir : le domicile conjugal, le tutorat, la pension alimentaire et la rupture des liens du mariage. Pour certains, notamment, les militants pour la concrétisation du principe de l'égalité des droits et devoirs entre l'homme et la femme, les associations féministes...etc ; l'amendement, tel qu'il est conçu par la commission, est considéré comme un geste courageux de la part des autorités du pays et ce, eu égard à la délicatesse et la complexité de ce dossier. D'ailleurs, un point est d'ores et déjà à inscrire sur la liste noire et qui est sujet à suspicion. Il s'agit de l'annulation de la tutelle lors du mariage de la femme, après avoir atteint la majorité civile et légale, fixée en Algérie à 19 ans. Pour le parti d'El Islah, la réforme du code de la famille ne doit pas être en contradiction avec la charia islamique. Ainsi concernant le point cité plus haut et selon le mouvement de Djaballah, «le rite malékite estime que le tuteur figure parmi les conditions fondamentales au mariage de la femme». Toutefois, selon l'avis des observateurs, les amendements proposés par la commission chargée de la révision du code de la famille ne vont pas être le centre du remue-ménage au sein du parlement ce en dépit de l'influence des partis islamistes qui comptent un nombre important de sièges à l'Assemblée populaire nationale (APN). Ces deux partis, représentant la mouvance islamiste, sont désormais mis dans le rang de l'opposition docile et malléable, de surcroît, n'affichant qu'un veto de principe. De ce côté, tout porte à croire que les propositions de la commission Zeghloul, seront adoptées par le parlement sans incidents majeurs. Par ailleurs, l'Algérie est appelée, bon gré mal gré, à rejoindre le cortège des pays ayant effectué des réformes extraordinaires en matière d'égalité entre l'homme et la femme. Ceci est le cas des pays comme le Maroc et la Tunisie où la révision du code de la famille a fait des avancées spectaculaires et ce, malgré la forte présence des partis islamistes qui se sont insurgés contre de telles révisions qui portent atteinte aux lois et traditions islamiques. Un exemple à prendre en considération.