Les vendeurs d'eau par camion-citerne, qui s'approvisionnent à partir des sources de la commune de Toudja, sont toujours en colère. Hier et pour la deuxième journée consécutive, ils ont procédé à la fermeture du siège communal dans l'optique de ramener l'édile communal a de meilleurs sentiments. Ce dernier avait signifié une fin de non-recevoir à la demande de renouvellement des autorisations d'exploitation des eaux des sources locales, puisé directement des robinets. Cette mesure d'interdiction a été appliquée par la gendarmerie, faisant suite à un arrêté municipal signé par le maire en juin dernier. Ils sont environ une cinquantaine à protester depuis deux jours devant le siège communal, revendiquant l'annulation de l'arrêté qui met fin à une activité en vogue dans la région de Béjaïa. Hier encore, ils ont refusé de rouvrir le siège de l'APC comme exigé par le maire comme condition sine qua non pour engager un dialogue. De leur côté les protestataires, ne veulent pas entendre parler de dialogue, sans l'autorisation d'activité. Du coup, le bras de fer se durcit avec touts ses répercussions sur l'activité communale. Avant-hier après-midi, le maire a réuni les associations et comités des villages pour leur expliquer sa démarche, notamment cette interdiction qui répond, selon lui, à l'impératif d'améliorer la distribution de l'eau potable dans les villages touchés par la pénurie d'eau en période estivale. Pour lui, «il n'est pas question de subir le chantage de ces derniers» qualifiant leur activité «d'illégale», d'autant que leur pratique consiste à siphonner l'eau directement des robinets domestique. Les revendeurs d'eau de source, quant à eux, estiment que la mesure prise par le maire est perçue comme «un acharnement» qui n'a de visée que celle de les «priver» d'une activité qui constitue leur «seule et unique source de revenus». La ventes de l'eau de source a connu un essor considérable ces dernières années. Les jeunes ayant acquis des camions à titre privé ou à travers les dispositifs de l'Ansej ont trouvé en ce créneau un moyen de gagner leur vie. Ils s'approvisionnent en eau des sources locales et très souvent des robinets domestiques, qu'ils distribuent au moyen de camions-citernes et citernes tractables à travers les quartiers des différents centres urbains de la wilaya de Béjaïa, raccordés aux réseaux des forages et du barrage Tichy Haff, dont l'eau n'est pas trop appréciée. Les consommateurs se sont alors retournés vers ces revendeurs d'eau qui mettent à leur disposition une eau de meilleure qualité. Cette activité est devenue par la force de la demande un créneau porteur vers lequel se sont tournés des centaines de jeunes sans emploi afin d'assurer un revenu confortable pour leurs familles et eux-mêmes. Les communes de Toudja, Adekar et Akfadou sont devenues alors les points de chute de centaines de camions citernes qui s'y approvisionnent à longueur de journée. Une activité qui n'a jusque-là inquiété aucunement. Même les services d'hygiène censse surveiller de près la qualité de l'eau mise sur le marché n'ont jamais bronché. Si la commercialisation de l'eau potable est soumise à une réglementation draconienne, celle des revendeurs par citernes se fait dans une impunité totale. Le bras de fer en vigueur à Toudja a commencé il y a un peu plus de six mois lorsque le maire avait invité ces distributeurs d'eau à «cesser» leur activité non pas pour une raison liée au risque sur la santé publique mais surtout pour éviter les pénuries d'eau en période estivale. Les revendeurs avaient totalement ignoré son invite. Le bras de fer est désormais engagé entre les deux parties qui campent sur leurs positions respectives. Les directions de l'environnement et de la santé ont enfin là une occasion d'intervenir pour réglementer cette activité.